Dégustation de crus du Beaujolais à l’ aveugle (2)

Par Daniel Sériot

Les vins du millésime 2009 se sont montrés moins équilibrés, et plus mous que ceux du millésime 2010, excepté un excellent Morgon Côte de Py de Louis Claude Desvignes. Si les tannins sont plus polis, et plus enrobés, les vins manquent de tonus, et de fraîcheur dans les finales. Certains producteurs, je pense au Domaine du Vissoux, élaborent des vins, qu’il est préférable de boire dans leur jeunesse, surtout dans des millésimes solaires comme 2009.

La dernière des six bouteilles, du Côte de Py de Foillard, que j’avais acquises, il y a un an et demi, n’a pas résisté à l’épreuve du temps, malgré une conservation dans une cave fraîche. Le vin s’est révélé être oxydé.

Les robes sont très soutenues à assez profondes, de couleur sanguine à violine, un peu plus ternes, dans l’ensemble, pour les vins du millésime 2009

Morgon Côte de Py : Louis Claude Desvignes 2009

L’olfaction est séduisante et intense, avec des arômes de cassis (liqueur), d’épices douces, de réglisse, accompagnés de notes de framboise et de fleurs séchées. La bouche est très veloutée en attaque, avec des tannins fins et mûrs habillés par une chair bien formée, le milieu de bouche est plein et ample, rehaussé de fruits gourmands. La finale est très persistante, d’une belle douceur tactile, harmonieuse, avec des saveurs expressive évoquant celles décelées à l’olfaction. Noté 16,5

Morgon Côte de Py : Foillard 2009

Le nez manque de netteté, avec des arômes de pommes blettes qui masquent les fruits. La bouche est nettement marquée par des saveurs d’éthanal (acétaldéhyde), la bouteille est défectueuse.

Saint-Amour : Domaine Cheveau «  Les Champs Grillés » 2011

Des fruits rouges acidulés, nuancés de notes florales sont perceptibles dans une olfaction nette. La bouche est souple, svelte, un peu doucereuse, avec des arômes de fruits, qui rappellent ceux servant à parfumer les laitages, le vin se fait discret dès le milieu de bouche, et manque d’allonge dans la finale. Noté 12

 

Morgon Côte de Py : Burgaud 2010

Le nez, net et bien ouvert, évoque les cerises, les mûres, les épices (dont le poivre de Setchuan) avec des notes de réglisse et de prune Dante. La bouche est droite, avec des tannins mûrs au cœur ferme, et au contour enrobés par une chair veloutée, le milieu de bouche est corsé, bien tenu par des tannins tramés serrés. La finale est très persistante, soutenue, fraîche, un rien tannique, avec des saveurs fruitées, épicées, réglissées, et des notes de graphite. Noté 16,5. Un vin doté d’un bel avenir.