Depuis vendredi 8 juin, une atmosphère particulière règne au 59 rue de Rivoli (Paris 1er): pour la deuxième année, le festival gratuit Jazz Pas Grave ouvre ses portes jusqu'à demain, dimanche 9 juin.
Les murs du 59 rue de Rivoli sont remplis d'histoire... Le 1er novembre 1999, l'artiste surnommé Suisse Marocain fait partie de la bande qui investit les murs "du 59", un immeuble laissé à l'abandon par le Crédit Lyonnais et l'Etat français. Suisse Marocain se remémore 13 ans d'histoire: "Dans un premier temps, on a nettoyé l'immeuble puis on a ouvert la maison au peuple". Les lieux attirent tout d'abord des peintres puis le squat est investi par des musiciens.Suisse Marocain reconnait que sans une aide extérieure ce projet n'aurait pu être pérennisé: "En 2001, fortement poussée par Bertrand Delanoë, la ville de Paris achète l'immeuble et nous le confie afin de le faire vivre et de l'entretenir."Depuis, le 59 est devenu un squat ouvert au public désireux d'admirer les œuvres d'art des peintres qui investissent toute l'année les différents étages. Souvent, la rencontre avec le public est inattendue, interpellé par les musiciens qui jouent dans la vitrine donnant sur la rue de Rivoli, les passants poussent la porte du 59.
Autoportrait: Malamente, le 9 juin
Le violoniste italien, Malamente est lui aussi entré au 59 en arrivant à Paris il y a 7 ans. Simona, une jeune artiste italienne lui avait griffonné l'adresse sur un bout de papier quand il a quitté son Italie natale. Désormais il fait parti de la programmation du Festival Jazz Pas Grave avec son groupe Guappecarto et n'est pas déçu par l'accueille que lui a réservé hier le public: "C'est la meilleure ambiance de Paris, dans une salle de spectacle il y a une grande distance avec le public tandis qu'ici on ne fait pas la différence entre les artistes et les spectateurs". Pour la fête de la musique Guappecarto sera d'ailleurs sur le balcon du 59 rue de rivoli proposant un spectacle musical avec deux acrobates qui danseront sur la façade.Le Festival totalement gratuit (entrée gratuite, concerts gratuits, nourriture gratuite) ne pourrait cependant pas exister sans la contribution du public. Aurélien, membre de l'association 59 rue de Rivoli, explique: "Le festival se veut très libre, nous voulons faire découvrir à un large public des artistes à qui on ne donne pas forcément la parole dans d'autres festivals. Nous vivons de la générosité du public, si tous les visiteurs donnaient 5 euros, il est évident que nous pourrions penser à une 3ème édition du Festival".
Aurélien raconte que le nom du Festival vient de la signature des peintures de Suisse Marocain: "artiste inconnu c'est pas grave"
Festival Jazz Pas Grave au 59 rue de rivoli (Paris 1er) de midi à minuit
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Programmation du dimanche 10 juin