Deux histoires parallèles… Bruno est un violoncelliste mélancolique, qui emporte partout un souvenir, la moufle d’une fille qu’il a connue il y a vingt ans, Anna, disparue de façon tragique. Par chapitres entrelacés, nous découvrons Hannah, une femme perturbée par la mort de son frère, tombé d’une branche. Elle garde un souvenir de lui, des glands d’un arbre, soigneusement dans sa poche.
Les deux personnages se rencontrent de façon impromptue et étrange, dans un grand hôtel américain… Une bousculade. Ils sont intrigués l’un par l’autre, se revoient dans un parc… Ils s’éprennent lentement l’un de l’autre, se confient leurs secrets les mieux gardés…
Court roman d’une centaine de pages, « L’amour commence en hiver » est écrit dans un style agréable, métaphorique, comme des petites touches de peinture fluides, qui forment une sorte de grande aquarelle assez diluée. Les couleurs viennent discrètement et à doses homéopathiques, de sorte que le lecteur est attisé par la curiosité de savoir ce qui va se passer, et comment Bruno et Hannah vont se rencontrer et parvenir ensemble à communier leurs douleurs. L’ensemble parait très mélancolique, léger, éthéré, éclairé cependant par de petites lueurs d’espoir, et l’amour qui sauvera ces deux êtres perdus, au delà de la mort. Si le style est léger globalement, il fait néanmoins usage de quelques formules de style parfois sibyllines, voire stériles, ce qui casse le charme. Certes la traduction de l’anglais n’a pas aidé. Il y a une beauté cachée dans les non-dits et les métaphores, mais assez discrète… Qui laissera perplexe un lecteur trop rationnel. Cependant, j’ai eu le sentiment que l’auteur donnait dans l’affection de façon trop constante, et parlait avec un enthousiasme que lui seul, finalement était le seul à ressentir. Si la lecture fut agréable, je reste assez dubitatif, la dernière ligne tournée, avec une impression d’être passé à côté de quelque chose, mais de quoi ?
L’amour commence en hiver – Simon Van Booy. Éditions Autrement
Date de parution : 05/09/2012