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Argo

Publié le 15 décembre 2012 par Tempscritiques @tournezcoupez

ARGO

Après Gone Baby, Gone et The Town, Ben Affleck passe une troisième fois derrière la caméra. Il signe donc Argo, un film à consonance historique et bien mis en scène.

Si certains émettent des doutes sur le travail de Ben Affleck en tant qu’acteur, ils reconnaissent pour la plupart, celui qu’il donne en tant que réalisateur. Après Gone Baby Gone, plutôt belle adaptation du roman de Dennis Lehane, et The Town, Affleck s’intéresse ici à un fait plus historique. Il raconte le plan d’évasion de fonctionnaires américains échappés d’une prise d’otage à l’ambassade d’Iran, leur lieu de travail. Il s’agit de coller au plus près des réels faits, et la mise en scène de Ben Affleck témoigne d’une belle préparation du sujet en amont.

Un des sujets dominant le long du film, c’est le choc des cultures. Car Argo, bien qu’étant inspiré d’une histoire vraie, veut aussi parler de thèmes plus profonds. D’un côté donc, les américains, modernes. De l’autre, les iraniens, sauvages. Hélas cette vision manichéenne des confrontations culturelles confère au film un aspect un peu trop nationaliste, et surtout trop américain. Même si Affleck essaye tant bien que mal de s’en dépêtrer par quelques petites pirouettes (et l’intention est louable), il lui reste néanmoins collé sur le front l’étiquette de la fierté patriotique. Une dose de chauvinisme camouflé, quelque peu irritante, qu’on aurait aimé ne pas déceler.

Mis à part quelques grosses ficelles pro-américaines, Argo reste un bon film, divertissant.

Toutefois, la mise en scène de Ben Affleck n’a rien de mauvaise. Au contraire ! Il s’efforce de coller au plus près de ses personnages et distille ainsi une pression constante pendant pratiquement l’ensemble du film. Si on ressent réellement une petite boule au ventre grâce à un bon suspense, on le doit à la réalisation nerveuse et dynamique d’Affleck. Pas de temps mort, Argo vous coupe la chique, au point qu’on finit par oublier les petites imperfections dans le scénario. Affleck arrive à tisser un lien entre son film et le spectateur, si bien que, il faut l’avouer, on ne s’ennuie pas une seconde.

ARGO

Et le petit plus du film, c’est qu’il rend hommage au cinéma, et pose en parallèle une nouvelle question : le cinéma peut-il sauver le monde ? Car si il existe l’espoir de s’échapper d’une situation aussi oppressante (ou comment s’évader d’un pays totalitaire tout en discrétion) c’est bien grâce au cinéma. Il faut en plus reconnaître que l’interprétation de John Goodman et Alan Arkin en producteurs et réalisateurs hollywoodiens et vraiment parfaite, en plus d’être totalement crédible. Et c’est en parlant de ces belles interprétations que l’on peut tirer aussi notre chapeau à Bryan Cranston, qui dans l’ombre des seconds rôles, poursuit sa route de grand acteur.

Argo ne prétend pas être un film coup de poing comme auraient pu l’annoncer certains, mais mis à part quelques grosses ficelles pro-américaines, il s’avère être un bon film, divertissant.

Terence B.

Argo – réalisé par Ben Affleck – Avec Ben Affleck, Bryan Cranston, Alan Arkin, John Goodman


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