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Martha Marcy May Marlene

Publié le 16 décembre 2012 par Tempscritiques @tournezcoupez

MMMM

L’année dernière, Debra Granik, dans un premier film, dévoilait Jennifer Lawrence dans Winter’s Bone. L’actrice avait été propulsée à Hollywood. Cette année c’est Sean Durkin qui, lui aussi dans un premier film, présente Elizabeth Olsen dans le prenant Martha Marcy May Marlene. L’actrice pourrait bien être mise sous les feux des projecteurs d’ici quelques temps.

Sean Durkin a un bel avenir devant lui. Son premier film, Martha Marcy May Marlene, manifeste de très belles qualités de mise en scène, et révèle à l’occasion une nouvelle actrice : la formidable Elizabeth Olsen.

En effet, beaucoup de ces belles qualités émanent de la réalisation de Durkin. Dans sa mise en scène, il n’en fait pas trop et sait rester sobre sans pour autant tomber dans le piège d’un classicisme ennuyeux. A contrario, il arrive à trouver un nouveau souffle, duquel découle une certaine originalité. Sean Durkin joue avec sa narration non linéaire de façon à brouiller la notion de temps et de réalité du spectateur. Les flash-backs ne sont pas de simples fioritures visant à combler la monotonie du scénario. Non, bien au contraire, ils servent intelligemment le récit. Le cinéaste parvient à créer un état d’attente chez le spectateur, titillant ainsi sa curiosité, et créant finalement la surprise. Il n’hésite pas non plus à le bousculer avec des scènes troublantes, dérangeantes et sème même le doute. Le poids de MMMM réside donc dans l’élaboration de cette atmosphère oppressante.

Le scénario, navigue habilement entre les écueils qui auraient pu le mener au naufrage.

Elizabeth Olsen, révélation de ce Martha Marcy May Marlene

Elizabeth Olsen, révélation de ce Martha Marcy May Marlene

L’interprétation des comédiens n’y est pas non plus pour rien dans la construction des personnages et donc du film. On retiendra donc en particulier la prestation de John Hawkes, que l’on a déjà vu l’année dernière dans Winter’s Bone, et qui dans une tonalité similaire, interprète un gourou à la moralité déplacée. Un rôle troublant. Mais, bien entendu, il y aussi l’interprétation d’Elizabeth Olsen. Il se pourrait bien que, comme Jennifer Lawrence grâce à Winter’s Bone, Elizabeth Olsen se voit propulsée sous les feux des projecteurs. Endossant le rôle de Martha, une jeune fille tourmentée et ayant perdu toutes notions de réalité après avoir passé plusieurs années au sein d’une collectivité hippie recluse.

C’est sur ce thème que Sean Durkin développe son film. Peut-on vivre à nouveau après avoir vécu et avoir été reconditionné par une secte ? MMMM nous gêne, nous rend mal à l’aise, et parvient à nous insuffler les mêmes angoisses que Martha, héroïne paranoïaque du film.

Le scénario, navigue habilement entre les écueils d’un sujet houleux et casse-gueule, qui auraient pu le mener au naufrage. Point trop de provocation facile, et pourtant (presque) aucune sentimentalité. Le film trouve son juste milieu. C’est cet aspect de sobriété qui donne au film son ampleur et permet en plus, de faire rentrer le spectateur dans la spirale dérangeante des délires parano de cette jeune femme perdue. Un film à conserver chez soi, et à ressortir à l’occasion dans l’hiver.

Terence B.

Martha Marcy May Marlene – réalisé par Sean Durkin – Avec Elizabeth Olsen, John Hawkes, Sarah Paulson


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