Photographies : Les Chevaliers errants : début du texte et gravure se trouvant dans Le Cabinet des Fées, ou Collection Choisie des Contes des
Fées, et autres Contes Merveilleux, Ornés de Figures, tome sixième, Amsterdam et Paris, 1785.
Avec le chevalier, l’élégance est
militaire. Le mot vient de 'cheval'. Il s'agit donc d'un cavalier, fortement armé, dont l'armure le protège. La cavalerie a pendant presque tout le Moyen-âge une importance primordiale
Au Moyen-âge la chevalerie crée ses valeurs particulièrement influencées par l'art courtois des troubadours et trouvères (la fin'amor) et des notions comme l'honneur, la bravoure, la foi etc. Une littérature semi-merveilleuse se développe en particulier autour de la 'matière de Bretagne' (légende arthurienne) et de la 'matière de France' (cycle des chansons de gestes carolingiennes). Nous sommes à l'époque des châteaux forts. L'âge d'or de la chevalerie se situe aux XIIe et XIIIe siècles qui le sont aussi pour bien d'autres choses, comme pour la littérature chevaleresque. De nombreuses peintures d'époque représentent ces chevaliers souvent en armure, montant un somptueux cheval magnifiquement harnaché, le tout aux couleurs et armoiries spécifiques. Même le casque est parfois rehaussé de plumes, d'un dragon, d'un aigle ou autres.
La chevalerie n'est pas seulement un art de la guerre mais aussi un apprentissage, une
initiation, où, en France, l'amour de la Dame a une valeur protectrice. Les aventures des chevaliers de la table ronde ressemblent à des parcours initiatiques dont le Graal semble être
l'aboutissement. Certains aspects de cet apprentissage sont particulièrement bien expliqués dans un livre d'une autre tradition, du tibétain Trungpa Chögyam, intitulé Shambala, la voix sacrée
du guerrier, où l'élégance occupe une place importante.
Les tactiques changeant de même que les équipements, tout cela fait perdre à la chevalerie une partie de son prestige, surtout à partir de la diffusion sur les champs de bataille des armes à feu durant la seconde moitié du XVe siècle. Le titre de chevalier ne prend plus qu'une valeur honorifique, notamment avec l'apparition des ordres honorifiques à partir du XVIIe siècle s'inspirant des ordres de chevalerie apparus dès le XIVe siècle. Ainsi peut-on encore être aujourd'hui chevalier de la Légion d'honneur ou de l'Ordre des Arts et des Lettres.
© Article et photographies LM