La jeune garde du roman policier débarque en France.
Millenium à créé une brèche dans l’univers cloisonné du thriller, auparavant noyauté par les écrivains nord-américains. Stieg Larson a ouvert la voie à des auteurs pourtant déjà publiés bien avant lui, mais peu connus du grand public. Depuis, c’est une véritable déferlante en provenance des pays scandinaves qui envahit le rayon « policier » de nos librairie. Dernier venu mais déjà largement récompensé, Olle Lönnaeus offre un roman captivant, à défaut de détrôner ses illustres prédécesseurs.
Pour son deuxième roman,le romancier nous entraine dans une Suède aux antipodes de celle que nous présentent les médias, ventant la réussite de son système social, de ses écoles et sa qualité de vie. Mike Larsson sort de prison et retrouve un fils qu’il a délaissé pendant quatorze ans, au profit de l‘alcool et de menus larcins. Comme si les retrouvailles n’étaient pas suffisamment difficiles entre le père et le fils, les voilà mêlés, bien malgré eux, à un sombre complot raciste touchant les immigrés de la petite bourgade.
Entre Mike qui essaye de reprendre sa vie en main, avec un travail stable et -presque – sans alcool, et son fils Robin maltraité par sa famille d’accueil, le dialogue peine à s’instaurer. Pourtant, une complicité filiale et très masculine les unit: peu de paroles, des gestes, des regards, des intentions suffisent à tisser quelques liens entre le père et le fils. Heureusement, car il leur faudra patience, persévérance et confiance pour ne pas se laisser entrainer dans une affaire qui les dépasse et qui pourrait bien avoir raison de leur vie familiale retrouvée.
La revanche de Mike Larsson ne fera pas date dans l’histoire des romans policiers suédois: il manque un petit quelque chose, peut-être le héros récurrent qui revient dans chaque roman. Pour autant, on est vite complètement happé par cette histoire où drames familiaux et enquête policière s’entremêlent subtilement. Porté par l’intrigue, on ne lâchera pas ce roman avant d’en connaître la fin; et finalement, n’est-ce pas ce qu’on attend d’un polar?
JE VOUS LE CONSEILLE SI…
… vous cherchez des idées de cadeaux pour Noël: pas de fausse note avec ce roman qui conviendra très bien aux amateurs de romans policiers intimistes.
UN EXTRAIT RÉJOUISSANT:
CLIC pour lire un extrait du livre : la première phrase vaut le coup d’œil, jugez plutôt :
C’était clair : Mike Larsson n’aurait jamais sorti cette photo toute cornée de son portefeuille pour la montrer à la juge d’application des peines si celle-ci n’avait pas eu d’aussi gros seins. Il se dit qu’elle ferait une mère fantastique. Précisément ce dont Robin avait besoin.