L’AfficheWe Can Do Itde J.Howard Miller, 1942
Reproduite sur un timbre en 1992
Pour l'édification des jeunes générations, on qualifiait jadis une personne plus ou moins mentalement perturbée de "timbrée". On dirait aujourd'hui : "A wouah, al'è complèt'ment barge" !
En choisissant cet avatar lorsque j'ai créé Plumeacide en 2007, je ne m'attendais pas à son succès mondial à travers sa déclinaison pendant la campagne électorale de Barak Obama de 2008.
Cette image avait tout pour me plaire. L'insolence du bras d'honneur, le regard provocateur, la détermination combative affirmée par l'importance et la place du texte, et le fait que ce soit une femme et une ouvrière qui s'exprime.
Et bien sûr il y a le graphisme qui rapelle la bande dessinée, et qui est la marque d'une époque.
Avec la distance, en plongeant un peu dans ma relation avec cette icône deux dimensions me viennent à l'esprit, toutes deux tradisant une certaine ambivalence.
Transposée dans notre culture française, cette image favorise un certain contresens dans l'esprit du percepteur, en laissant croire qu'il s'agirait d'une ouvrière d'un syndicat en lutte pour revendiquer de nouveaux droits sociaux ou pour en défendre d'autres. Or le contexte historique, et le message véhiculé par cette affiche étaient bien différents...et l'ennemi désigné n'était pas celui qu'on pourrait croire.
L'autre ambiguïté réside dans ma relation avec les lecteurs de Plumeacide. En choisissant une femme comme avatar de mon blog, je laissais croire que ma propre identité était féminine; ce que ne contredisait pas ma signature : féminine est la Plume, neutre est Solidaire .
Ainsi, les lectrices féminines pouvaient-elles s'identifier à un auteur féminin, et mes confrères mâles se laisser séduire par cet auteur imaginairement féminin !
Moralité : contrairement à ce que disait avec son élégance naturelle un ancien Président de la République à l'endroit de son ancien Premier Ministre je ne suis pas "épouvanté par mes propres désirs", et j'ai assez "de couilles" pour le dire et en rire.
Une façon comme une autre au fond d'assumer ma part de féminité.
Car, comme disait l'autre, il y a du ying dans le yang et du yang dans le ying !
Wouah ! Ell'é trop fort Plume Solidaire !
Qui était Geraldine Hoff Doyle ?
L’ouvrière américaine de « We can do it »
est morte le 31 décembre 2010
Source : Arrêt sur image
Par Gilles Klein
L'Américaine dont le visage a été reproduit sur un célèbre poster valorisant le travail féminin pendant que les hommes américains faisaient la deuxième guerre mondiale est décédée à l'âge de 86 ans, signalait le Los Angeles Times.
Geraldine Hoff Doyle avait 17 ans, en 1942, quand elle a travaillé dans l'usine d'American Broach & Machine Co. de sa ville natale d'Ann Harbor (état du Michigan).
C'est là qu'un photographe de l'agence United Press l'a photographiée avec son bandana retenant ses cheveux, devant sa machine à emboutir des pièces métalliques.
Cette photo a inspiré J. Howard Miller qui avait reçu une commande d'une série d'affiches pour soutenir l'effort de guerre en incitant les femmes à remplacer les ouvriers partis au combat. Miller a reproduit le visage de Geraldine.
Mais la jeune femme a quitté l'usine au bout de quelques semaines, lorsqu'elle a appris qu'elle remplaçait une ouvrière dont une main avait été écrasée par la machine.
Cette affiche n'a jamais cessé d'être reproduite depuis, Geraldine Hoff Doyle l'a souvent dédicacée, et elle a même été reproduite sur un timbre diffusé en 1992.