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Dexter 7 (2012) de James Manos Jr

Publié le 18 décembre 2012 par Flow

Dexter.(crée par James Manos Jr.)

Saison 7.

Le mal qui ronge.

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A la fin de la saison 6, Deb, découvrait le secret de Dex. Une scène qu'on attendait depuis longtemps et qui promettait d'offrir à la série une nouvelle dynamique capable de redresser la barre. C'était peine perdue.

 

Les scénaristes n'essaient même plus. Année après année, ils répètent inlassablement les mêmes erreurs. Pourtant, le public ne semble pas le moins du monde perturbé. La série n'ayant jamais été aussi regardé que lors de cette saison 7, certainement la plus mauvaise (derrière la purge de l'an passé). Ça ne va pas les encourager à vouloir mieux faire. Si une série incohérente (Dexter enlevant à présent des gens dans des parcs bondés, en plein jour) satisfait un public peu exigeant, peut-on en vouloir à ceux qui lui offre ? Non.

Pourtant, ça commençait bien (comme l'an passé diront les blasés). Les bases étaient solides. La relation entre le tueur et sa sœur étaient chamboulées et il s'agissait de gérer son évolution. Hélas, tout est allé bien trop vite. Deb est passé du rejet, au déni ; du déni à l'acceptation et de l'acceptation à l'utilisation (?!) en un laps de temps qui impose le respect et détruit toute cohérence. Être pris pour une girouette ne donne pas envie de s'impliquer dans l'histoire. Puis l'amour incestueux est revenu sur le devant de la scène. Mais c'était déjà trop tard. La saison avait basculé dans le ridicule.

Car en plus de louper l'enjeu le plus important de la saison, les scénaristes ont brodé de manière grotesque autour des autres personnages et des intrigues secondaires. Angel veut ouvrir un restaurant, Masuka est transparent et Quinn (oh Quinn) se tape une strip-teaseuse. Intrigue qui comble les vides de onze épisodes sur les douze que comprend la saison. C'est tout bonnement risible. Surtout vu la conclusion de l'affaire.

Pour les intrigues secondaires, le problème principal est la dilution de ces dernières. L'affaire autour de Sirko démarre sur les chapeaux de roue pour ronronner en milieu de saison (Qui ne s'est pas endormi lorsqu'il était en taule lève le doigt) et s'achever dans un n'importe quoi total. Non, car au final, il servait à quoi à part introduire la strip-teaseuse de Quinn ?

Puis il y a eu Hannah. Si l'idée d'introduire un idéal féminin pour Dexter n'est pas conne, sa transposition à l'écran était nulle. Déjà la «rencontre» entre les deux personnages sur du plastique atteignait des sommets mais il a fallu en plus se coltiner Sal Price et le père de l'empoisonneuse. Tout un programme.

Pour tenir ces intrigues sur douze épisodes (alors que les scénaristes n'avaient pas grand chose à dire dessus), il a fallu les étirer. Ne vous attentez pas à de la subtilité. Le manque de finesse c'est une chose mais quand en plus on nous balance des intrigues bouche-trou, il y a de quoi rire (l'incendiaire).

Il reste Laguerta. Qui n'est pas une flic de choc. Loin de là. Elle enquête de nouveau sur le Bay Harbor Butcher. Et trouve, comme de par hasard, un tas d'indices menant à Dexter. Mais met trois plombes pour connecter ses deux neurones. C'est l'inverse de Sirko. Ça commence très timidement et ça s'accélère d'un coup. Avant de finir dans un n'importe quoi total. Elle arrête Dexter sans preuves, devant tout le monde (la scène également attendue est ainsi gâchée).

Bref, je m'égare mais cela témoigne de mon énervement devant ce gâchis d'idées et de personnages. Combien de flics encore sacrifiés avant qu'ils se décident à faire évoluer les choses ?

Vous avez compris l'essentiel. La saison ne tient pas dans son ensemble. Les intrigues sont éparpillées, s'emballent, puis s'éteignent sans convaincre. Ils ont très mal géré la multiplication d'enjeux.

Le mal qui ronge Dexter a déjà tué de nombreuses séries. Et de bien meilleures. Les scénaristes sacrifient la qualité au profit de l'audimat. La série a dépassé sa date de péremption depuis un bail. Du coup, tout semble étiré à l'infini et donc ridicule. Ils retardent la fin et se prennent logiquement les pieds dans le tapis. Laguerta en est le parfait exemple. La fin de la saison, selon toute logique (nostalgie des premières saisons, Deb dans la confidence), aurait du concordé avec l'arrestation de Dexter. Mais ils ont préféré reculer et pervertir le personnage de Deb. C'est triste. Et logiquement mauvais.

Une autre dimension de la série m'a beaucoup dérangé cette année. Si c'était déjà une composante forte par le passé, ça ne m'avait jamais gêné jusqu'à présent. Dexter (et par extension les scénaristes) est un putain de gros hypocrite. Et ce depuis longtemps. C'est un connard égoïste mais il est toujours présenté sous un jour noble. Le code, le passager noir, tout ça. Et puis au bout de sept ans il se rend compte qu'il est responsable de ses actes. Merci d'enfoncer des portes ouvertes. Les scénaristes n'ont jamais eu les couilles d'assumer le statut de leur personnage. Ils lui ont trouvé des excuses. L'avouer maintenant c'est juste être hypocrite. Un exemple concret. La mort de Doakes en saison 2 (vu qu'on parle de lui). Dexter s'en est sorti avec le beau rôle, sans se salir les mains et ça n'a fait que s'empirer par la suite. Maintenant, ça devient juste insupportable.

Que reste-il qui puisse nous donner envie de revenir? Pas grand chose hélas. Soyons bon joueur en espérant que la culpabilité de Deb et la réaction de Dexter soient intéressantes à suivre. Et au pire il y a Angel et les soupçons qu'il va développer. Sans oublier la prochaine histoire d'amour de Quinn. Non, c'est une blague.

 

 

 

 

Note:

Pastèque périmée


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