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Un beau poème d’Edouard J. Maunick

Par Etcetera

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J’ai trouvé ce poème d’Édouard J. Maunick dans Les plus belles pages de la poésie tendre et sentimentale (du Moyen-âge à nos jours) par Jean Orizet, publié par le Cherche-Midi éditeur.

Présences (1931)

Je viens pour te guérir de l’espérance et dire que la nuit n’a jamais existé.Je viens pour te délivrer de l’insupportable bonheur d’aimer. La nuit, c’est ce que nous avons créé. Un signe pour nous rencontrer entre les autres fleurs.
La fleur du visage et celle de l’éclatante justice, la fleur immense de la voix et celle du songe, celle de la fumée et la fleur océane, celle qui s’ouvre lointaine et celles qui sont déjà tes yeux.
La nuit c’est l’heure vivante contre laquelle luttent tant de fantômes. Et nous qui n’avons jamais été des êtres réels !
Je viens pour te délivrer de l’insupportable bonheur d’aimer. Rien ne ressemble plus à l’amour que ce feu qui défaisait notre solitude. Ses flammes, des baisers de sang, encore un signe que ce n’était pas le feu des autres : un feu pour nous reconnaître à travers les autres flammes.
La flamme que la tempête reprend à l’oiseau qui meurt, celle des mots vivants, la flamme rendue à l’autre flamme comme un songe au sommeil, celle de la haine qui déchire le ciel,
la flamme toujours régénérée de la misère humaine, celles que tes mains portent comme des gants sanglants,
L’amour, c’est la terre interdite. La minute qui n’attend pas et que tous les hommes ont détruite sans le savoir.
Car la nuit et l’amour sont la promesse d’un même malheur.

Je viens pour te créer une chance.

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Je m’excuse pour les éventuelles erreurs de ponctuation et de majuscules, mais elles sont nombreuses dans cette édition.



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