Voisins du Troisième Type (The Watch - Akiva Schaffer, 2012)

Après le meurtre d'un collègue, Evan décide de monter une milice dans son quartier pour arrêter le meurtrier. Pour cela il enrôle trois de ses voisins, plus ou moins proche, et ensemble ils vont découvrir que des aliens projettent une invasion de leur ville. Ils vont tout mettre en oeuvre pour l'empêcher.
On ne rigole pas, parce que toute la rédaction à dû passer 1h40 pour vous rapporter ces quelques lignes ! Nous savions à quoi nous attendre, et nous avons eu droit ce à quoi nous nous attendions. Humour potache pour moment simple en mode "cerveau off", Voisins du Troisième Type balance sa petite histoire pour les insomniaques ou les amateurs de comédie de pur divertissement.
En fait, nous aurions même pu  nous amuser avec cette gentille aventure, si elle ne s'était pas encombrée de la trop fréquente mélasse de bons sentiments qui plombe souvent ce type de projet. La recette est certes éculée, mais les quatre bras cassés forment quand même une sympathique équipe et parvient même à nous faire marrer de bon coeur à deux ou trois reprises. Si on ajoute à cela des envahisseurs curieusement traités sérieusement au milieu de cette potacherie, Voisins du Troisième Type aurait pu satisfaire, voire dépasser, son simple et modeste objectif de "time killer".
Stiller et Vaughn servent la recette habituelle, avec leur traits de caractère habituels, dans un scénario lui aussi habituel : rien de neuf ! En revanche il souffle de temps à autre un vent de dérèglement (on ne s'énerve pas, disons plutôt une brise...) dans l'humour de Voisins du Troisième Type qui le sauve du ratage complet. Hélas, à chaque fois que le film s'approche d'un peu de vie, trouve enfin son rythme comique, son réalisateur semble se refuser à l'affronter et revient bien vite à un "délire" convenu et ordinaire. Le joli quatuor semble plein de potentiel pour dynamiser cette chasse aux aliens, mais, sans cesse ramené à la raison, presque bridé, il ne parvient pas à insuffler le rythme e l'énergie nécessaire pour sortir des sentiers battus. Privé d'originalité, privé de son rôle de défouloir, Voisins du Troisième Type se traîne avec dignité, mais sans entrain, jusqu'à son final honnête, mais largement sous-exploité.
Si on supporte sans trop souffrir Voisins du Troisième Type pour ses quelques bonnes scènes, c'est uniquement grâce à son équipe de choc que le film tient un minimum la route. La fine équipe connaît la musique et campe des personnages sympas, faute d'être réellement attachant. Voisins du Troisième Type n'avait que de modestes ambitions, et armé de son casting aurait tout à fait pu tenir ses promesses. Mais il y avait dans ce vaisseau un 5ème passager : un réalisateur timide qui préfère servir du bon sentiment de peur d'être taxé de mauvais goût. Franchement, nous aurions préféré du lourd et du gras plutôt que son sirop de piètre qualité : il ne faut pas être très perspicace pour comprendre que Voisins du Troisième Type souffre d'une erreur de traitement et qu'il aurait gagné à tenter d'être moins respectable, familial ou intelligent. Dommage... tout juste sympa, et c'est tout !

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