Magazine Beaux Arts

Chocolat du jour: Alicia Framis (by Cyril)

Publié le 19 décembre 2012 par Lifeproof @CcilLifeproof

Alicia Framis est originaire de Barcelone. Elle a étudié les arts à l’université de Barcelone, ainsi qu’aux beaux-arts de Paris. Elle a également fréquenté l’institut des Hautes Etudes de Paris et la Rijksakademie van beeldende kunsten à Amsterdam, où elle vit et travaille actuellement.

Alicia_framis_secret_strike_lerida

Alicia Framis, The Secret Strike, © Alicia Framis

Son œuvre est très fournie et comprend plusieurs disciplines artistiques : installations, performances, photos, sculptures, captations vidéo… Son site témoigne bien de sa production importante : www.aliciaframis.com Mais penchons-nous sur une série de films intitulée "Secret Strike". J’ai eu la chance d’en voir quatre au CAPC de Bordeaux, il y a de ça déjà quelques années. C’est l’une des rares expositions que je suis allé voir trois fois, si je me souviens bien. Dans la grande nef du musée plongée dans l’obscurité étaient suspendus de grands écrans sur lesquels étaient projetées les grèves secrètes tournées à la Tate Modern (Londres, 2006), au musée Van Gogh (Amsterdam, 2005), au CAPC et une autre avait été filmée dans la rue (Lerida, 2005). Cette dernière fût la première que je visionnais. Au début un peu distrait, je me rappelle m’être dit : "Super ! Un arrêt sur image sur grand écran !" Mais assez rapidement la caméra se mit à bouger très lentement autour de la foule immobile et c’est là que je me suis immobilisé à mon tour pour comprendre ce qu’il en était vraiment. C’était un peu comme regarder une sorte de "bullet-time" (effet spécial connu grâce à Matrix). Mais là, au lieu d’avoir plusieurs dizaines d’appareils photos en cercle autour du sujet, il n’y avait qu’une seule caméra se mouvant de façon semi-circulaire autour des personnes pétrifiées dans le dernier mouvement qu’elles étaient entrain d’effectuer, tandis que le vent balayait les cheveux, les détritus dans la rue, les herbes et les feuillages. L’activité humaine était en arrêt, mais pas le temps. Une fois que la caméra arriva à l’arrière de ce groupement de personnes gelées alors qu’elles traversaient la rue, tout le monde se mit de nouveau à se mouvoir comme si de rien n’était. Ce qui était au moins aussi enveloppant que la performance, était le calme, l’absence de bruits forts : un véritable moment suspendu et très poétique. Les autres vidéos étaient sur le même principe : les visiteurs et employés des musées étaient statufiés tandis que la caméra serpentait entre eux, entre les espaces ouverts au public et ceux réservés au personnel. Après tout, voilà peut-être la meilleure forme de contestation : difficilement quantifiable, imprévue, silencieuse, quotidienne et aléatoire.

Mais comme je vous le disais en début d’article Alicia Framis produit beaucoup et sous diverses formes, aussi ne vous privez pas d’aller découvrir d’autres œuvres telles que "The screaming room" par exemple. C’est une installation dans laquelle le visiteur pénètre une tente (5m de haut pour 4 de large) faite de sacs de patates et crie dans un micro après avoir actionné le processus d’enregistrement grâce à un bouton rouge. Ensuite, à l’aide d’un logiciel et d’une imprimante 3D le cri prendra la forme d’une tasse aux contours à chaque fois uniques. Le hurlement, la complainte, la litanie déversés deviennent récipient contenant généralement un breuvage apaisant. Après la tempête intérieure extériorisée, la consolation et le calme retrouvé. De plus le matériau de l’objet est issu de l’amidon des patates que contenaient les sacs utilisés pour la construction de la structure. La boucle est bouclée et j’espère avoir chatouillé votre curiosité.

PS : Vous pouvez obtenir des extraits vidéo de "Secret strike" en envoyant un mail à Dorothé Orczyk (coordinatrice de projets) : [email protected]

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Les fêtes de fin d'année sont l'occasion de faire la fête, de se retrouver en famille ou de se pelotonner chez soi et dans certains cas de faire des réserves pour hiberner pendant l'hiver ! Pour se faire : marrons, pain d'épices et vin chaud au menu mais aussi chocolats. En ce mois de décembre, lifeproof s'ouvre et invite d'autres auteurs pour vous faire découvrir un artiste tous les jours : bonnes gourmandises à tous !


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Lifeproof 5971 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines