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Le Pré Catelan, le bois de Boulogne, embellissements de Paris par Jean-Charles Alphand.

Par Bernard Vassor

Par Bernard Vassor

Pré Catelan,

En 1852, la ville de Paris obtint par décret la propriété du bois de Boulogne qui appartenait à l'Etat, à la condition que dans les années suivantes soient engagés 2 millions de francs pour des travaux d'embellissement, travaux qui furent achevés en 1856.

Le bois, qui s'étend de la porte Maillot à l'ouest, jusqu'aux bords de la Seine est une parcelle de ce qui fut l'immense foret de Rouvray (chênes rouvres) laissée à l'abandon jusqu'au premier empire, où Napoléon fit tracer quelques routes et la purgea des bandes de malfaiteurs qui y sévissaient.

Les invasions étrangères accompagnant le retour des émigrés et de Louis XVIII virent la plus grande partie des arbres incendiés ou détruits par les armées d’occupation anglaises et russes de 40 000 hommes en 1814 et 1815. Adolphe Thiers paracheva le massacre en amputant une grande portion du bois lors de la construction en 1841 du nouveau mur d'enceinte. Les grands chênes, amère destinée, finirent leur existence comme vulgaire terre de déblai pour la création d'îles artificielles dans la Seine.

C'est sous la direction de l'ingénieur Jean-Charles Alphand* et Jean-Pierre Barrillet prenant la suite d'un certain Varé, totalement incompétent, que 200 000 arbres furent plantés, et l'architecture aménagée de manière harmonieuse, comme tout ce qu'entreprenait l'ingénieux ingénieur visionnaire injustement  méconnu à mon goût. Nous devons à Jean-Charles Alphand la plupart des plantations de ses promenades, de nombreux squares, d’arbres bordant les grandes voies le bois de Vincennes, le parc Monceau, le boulevard Richard-Lenoir, le parc des Buttes-Chaumont, du parc Montsouris, le square des Batignoles, le square du Temple, les jardins du Trocadéro pour l’exposition de 1878. Il prit part à l’organisation des expositions universelles de 1867, 1878 et surtout de 1889. J"allais oublier sa partticipation à la création du Jardin d'Acclimation et à bien d'autres travaux.

boulogne,pré catelan

Dans le centre du bois, entre la rivière et la cascade se trouve le Pré Catelan. Sur un des chemins y conduisant, on pouvait apercevoir au XIX° siècle les traces d’un tombeau à l’emplacement de l’endroit ou un crime avait été commis. Le roi Charles VII, avait fait venir à sa cour un trouvère nommé Catelan. Celui-ci, devant se rendre à l’église Notre-Dame-de-Boulogne obtint du roi une escorte pour traverser la foret de Rouvray qui était infestée de brigands. Mais, en chemin, ce sont les hommes chargés de le protéger qui l’assassinèrent. Le nom de Pré Catelan fut donné à « la scène du crime ».

C’est un grand parc à l’intérieur d’un parc plus grand agrémenté par Jean-Charles Alphand de jardins aux arbres d’essences rares de  plus de cinquante ans, transplantées grâce à des procédés nouveaux.

On y trouvait une villa italienne, une brasserie hollandaise, des pavillons, des chalets, des théâtres, des kiosques, un laboratoire de chimie, un bureau de télégraphie électrique, un atelier de photographie, de nombreux ouvriers travaillaient en permanence à l’amélioration de ces magnifiques établissements.

Certains soirs, lors de grandes fêtes, les jardins étaient éclairés par cent mille becs de gaz.

*Il a vu le jour à Grenoble le 26 octobre 1817, décédé à Paris le 6 décembre 1891.   


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