Peter Jackson, magicien du gore et du fantastique

Peter Jackson est reconnu pour avoir adapté brillamment le Seigneur des anneaux, certes. Mais à regarder de plus près sa filmographie pré-SDA, on peut découvrir des oeuvres plus qu’étonnantes.

Né en Nouvelle-Zélande en 1961, Peter Jackson est ce qu’on pourrait appeller un véritable amoureux du film de genre, et du cinéma en général. La découverte de King Kong (1933) dans sa jeunesse le change à jamais, ce qui le conduira d’ailleurs à réaliser son plutôt réussi remake en 2006.

À l’age de 26 ans, il réussit enfin à réunir l’argent pour produire son premier long-métrage, qui restera comme une des oeuvres les plus délirantes jamais faites : Bad Taste. Au programme, des aliens anthropophages débarquant en Nouvelle-Zélande afin de créer un fast-food d’humain, un tournage étalé sur plus de quatre ans et $11000 de budget. Un très grand moment de fun que nous offre Peter Jackson. Après sa diffusion à Cannes, il se fera remarquer par les férus de cinéma de genre dans le monde entier, faisant de Bad Taste en véritable film culte.

Tout le cinéma de ses débuts sera un véritable cinéma du bricolage, ode à la série Z et ses effets spéciaux « à l’arrache » (ici évidemment à son paroxysme puisque que c’est volontaire) avec donc Bad Taste, Les Feebles, géniale parodie extrêmement trash des Muppets et enfin sûrement un des tout meilleurs films de zombie jamais tournés : Braindead.

Dans la lignée directe des Evil Dead de Sam Raimi, ce dernier film constitue une véritable déclaration d’amour au monstrueux et à l’horreur comique. Des zombies en pagailles, un prêtre karatéka, une tuerie à la tondeuse dans une église, du sang du sang et encore du sang, … Nous pouvons décemment dire que Peter Jackson était un vrai taré.

Tous ces films sont marqués par une véritable recherche visuelle d’un gore « physique », contrairement à ses films plus récents qui sont quasiment entièrement basés sur un travail numérique.

C’est d’ailleurs 1 an après avoir réalisé Braindead qu’il va s’associer avec Richard Taylor pour fonder une branche de Weta Workshop dédiée aux effets numériques : Weta Digital. Cette partie de la société va contribuer à la réussite de nombreux films extrêmement populaires et récolter ainsi de nombreuses récompenses dans plusieurs festivals reconnus. Parmi ceux-ci, on peut nommer évidemment la trilogie du Seigneur des Anneaux, Avatar, King Kong et tout dernièrement, la trilogie du Hobbit.

En 1994, à contrecourant de tout ce qu’il a pu faire, Peter Jackson réalise un drame. Un drame sur une affaire qui a marquée la Nouvelle-Zélande en son temps, celle d’un parricide par deux jeunes soeurs. Créatures Célestes étonnera et fera son petit bonhomme de chemin dans les différents festivals de la planète, atteignant même une nomination à l’Oscar du meilleur scénario. On peut sûrement regretter la perte de son côté très fou et bricoleur avec l’apparition du numérique, mais son talent de cinéaste ne paraît pas disparaitre.

Dans ses dernières années néo-zélandaises, il réalisera avec Costa Botes un faux documentaire sur un prétendu cinéaste néo-zélandais dont ils rattachent la paternité de très nombreuses inventions dont la couleur, la pellicule, le son, etc. Distribué comme un documentaire très sérieux à la télévision, le canular fait grand bruit dans le pays, réussite totale de leurs créateurs, Peter Jackson marque définitivement l’histoire du cinéma de son pays.

Arrive enfin le moment de conquérir Hollywood. Il signe pour Fantômes contre Fantômes, mettant en scène Michael J. Fox en chasseur de fantômes, qui sera malgré une bonne réussite artistique, un four total.

Suite à cet échec, il décide de se lancer à corps perdu dans la préparation de l’adaptation du Seigneur des Anneaux de Tolkien, projet qui lui a été proposé par New Line pendant le tournage de Fantômes contre Fantômes, dont il consacrera 7 ans de sa vie. La trilogie s’achève en 2003 et consacrera définitivement Peter Jackson comme un des rois du cinéma de genre actuel.

Dans l’ordre chronologique, voici les différentes bandes-annonces de ses films (Il n’en existe pas pour Forgotten Silver) :