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Casablanca (Michal Curtiz, 1942)

Par Doorama
Casablanca (Michal Curtiz, 1942) En 1942, alors que les allemands occupent Paris, Casablanca est devenu le point de départ pour les Etats-Unis, vers la Liberté. C'est là que Rick, un homme cynique, ne prenant pas parti quant au conflit, a ouvert son bar, incontournable point de rencontre névralgique de la ville. Avec l'arrivée de Ilsa, son ancien amour, accompagnée d'un chef de la résistance Victor Lazlo, Rick devra choisir entre la neutralité ou son amour pour elle. Une question se pose : Rick est il en possession des visas des deux allemands assassinés, qui pourrait mettre en sureté Lazlo et Ilsa ?
Après Les Enfants du Paradis, voici ce qu'on pourrait qualifier "d'autre meilleur film de tout les temps"... Abusif ? Oui et non, car Casablanca est certes un film de propagande anti-nazi, mais c'est  aussi une puissante histoire d'amour, de Résistance, d'engagement et de sacrifice. Dans cette ville étouffante où cohabitent passeurs, collaborateurs et résistants, Michael Curtiz fabrique un monument du cinéma, à la fois simple et complexe, traversé de personnages souvent ambigus, inoubliables et finalement tellement humains...
Une étuve en stagnation, un panier de crabe, une ville libre à l'air vicié où l'espoir de ses visiteurs ne rencontre souvent que magouilles et exploitation... Ca c'est le génial décor de Casablanca ! Le Café Américain de Rick est "the place to be", comme épargné de l'ambiance étouffante, presque malsaine de la ville. Il accueille chaque soir toutes les catégories de gens que Casablanca porte en son sein : passeurs, police vichyssoise, allemands, résistants et tous les autres... Tous ceux qui attendent le précieux, et si rare, visa pour liberté, objet de tout les trafics et de toutes les convoitises. Microcosme ou tout est mouvant, flou, voire trouble, le Casablanca de Michael Curtiz dégage une ambiance pesante, propice à toutes les menaces, à toutes les surprises...  Rick se trouvera confronté à un amour passé... Le sacrifice et le courage pourront apparaître chez ceux à qui on n'en prêtait guère... De cette marmite grouillante qu'est Casablanca sortira pourtant courage et grandeur d'âme.
Que ce soit son climat, sa somptueuse image, sa musique, ses dialogues ciselés, sa nostalgie ou la force de ses personnages, tout semble perfection dans ce l'oeuvre de Michael Curtiz. Tourné en 1942 Casablanca a cette manière, presque unique d'aborder la guerre et la résistance. Loin des actions d'éclat contre l'occupant, les actes de bravoures dans Casablanca sont d'ordre idéologique, de l'ordre de l'engagement et de sa force. Sublime parcours que celui de Rick qui redécouvre son feu caché. Magnifique illustration du sacrifice au nom d'une cause, ou plutôt au nom de deux causes puisque l'amour résiste même à la guerre. Casablanca est un film sur la résistance, peut être l'un des meilleurs, sans aucun doute le plus beau, mais il se double d'une sublime histoire d'amour appelant, elle aussi, engagement et sacrifices. Chaque enjeu est crucial dans Casablanca ! Résister à l'ennemi, protéger les symboles de la résistance et au milieu du fracas de la guerre conserver ou retrouver l'essentiel : la paix, l'amour... Se préserver, se sortir au mieux de cet enfer européen ou bien des lieux où il vous a jeté, préserver ce qui peut l'être : Casablanca est une antichambre où l'on a le temps d'avoir peur, le temps de réfléchir, de se reconstruire et de retrouver les qualités humaines indispensables pour vaincre l'ennemi.
D'une densité extrême et d'une précision rare, la mise en scène de Casablanca laisse toujours admiratif. Fluide malgré la complexité de son contexte et de ses personnages, Casablanca dégage à chaque nouvelle vision cette impression de perfection. Chaque plan, chaque situation, chaque scène dégage une enivrante beauté, que ce soit par ses images ou dans les idées qu'elles véhiculent. Comme les Les Enfants du Paradis, Casablanca est un film "magique", un instant de grâce qui échappe par sa force et sa beauté, aux assauts du temps. Pourquoi et comment ce qui n'aurait dû être qu'un petit film de propagande doublé d'une histoire d'amour contrariée est t'il parvenu à cristalliser autant l'attention, susciter autant d'émotion reste, aux yeux de la rédaction un mystère total ! La seule chose que l'on voit, c'est son écrasante puissance. Film galvanisant de résistance, histoire d'amour bouleversante, on se fout en fin de compte pas mal d'expliquer ce pseudo-mystère qui  a transformé une petite commande de studio en chef d'oeuvre : c'est Casablanca, c'est tout ! C'est un monument, vivant et vibrant : c'est simplement Casablanca !      
Casablanca (Michal Curtiz, 1942)

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