Vendredi c’est permis – Le blogging 2.0 ou l'art de ne rien dire

N’ayant strictement rien d’intéressant à raconter en ce jour, faute à une absence absolue de trucs pertinents, j’ai décidé aujourd’hui de m’intéresser au phénomène du blogging. Au programme, donc, une analyse proche de la psychologie de comptoir du pourquoi du comment du bousin, et quelques réflexions. Mais comme on est vendredi, je vais essayer de ne pas être trop sérieux non plus

Je blogge donc je suis – Mais je ne raconte pas grand chose…

Le blogging devient un véritable phénomène de mode, encore accéléré par la démocratisation du Skyblog. Etant un vieux de la vieille de l’informatique, ayant eu plein de machines successives à la maison, j’avoue que je ressens toujours une petite gêne en voyant des non-informaticiens se lancer dans la création de site web (et plus généralement de blogs) pour nous faire part de leurs états d’âme. Démocratisation oblige, l’outil informatique est devenu simple d’utilisation et pliable à la demande. Par conséquent, chacun peut maintenant amener son point de vue sur tout et surtout n’importe quoi.

On a vu par exemple une véritable explosion des blogs parlant soit de référencement, de SEO, de revenus publicitaires… bref s’attachant à du fond et non pas à de la forme. Forte montée également de blogs se contentant de récupérer des dépêches AFP ou des news venant d’aggrégateurs, pour les rebalancer avec le minimum de traitement, et donc de valeur ajoutée…

Alors, vous me direz que ces réflexions ne m’empêchent pas moi-même de blogger alors que ce phénomène me sort par les narines… Certes. A cette belle objection je peux répondre deux choses. Tout d’abord je fais ce que je veux et je vous emmerde. Ensuite, si j’essaie d’argumenter un petit peu plus, le blog reste un outil assez formidable pour communiquer, car simple à installer, à configurer, à utiliser. La preuve, je prends toujours quelques minutes dans ma journée de travail pour poster l’article du jour, entre deux appels clients, et en tapant un mail en même temps. Ca se fait vite et plutôt très efficacement. Malgré mon esprit tatillon, j’avoue que la plus part des solutions existantes sont quand même pas mal foutues du tout.

Mais ce qui me fait râler n’est pas l’outil blog en lui-même, mais l’absence, que dis-je le vide abyssal d’intérêt qu’on l’a plus part des blogs. Si l’on met un instant de côté les blogs de dessinateurs (comme Le blog de Boulet, ou celui de Penelope Bagieu, drôles et de qualité…) très peu proposent un contenu vraiment innovant, j’entends par là apportant un traitement, quel qu’il soit, sur une information, quelle que soit son degré d’importance.

Bizarrement, ce sont les blogs les plus crétins, parlant de tout et surtout de n’importe quoi et si possible n’importe comment (comme le génial Nioutaik) qui ont le fond le plus travaillé. Un comble ! Je n’ose même pas évoquer les skyblogs ou autres « Je suis un pro de l’Internet multimédia interactif 2.0 communautaire second-lifesques », bref blogs de guignols n’ayant pas de sens critique leur permettant d’avoir un recul et une analyse fine par rapport à ce qu’ils racontent, ou ne sachant tout simplement pas sortir d’un étalage bête de leur vie privée médiocre dont on se fout totalement, ou bien des deux trois infos qu’ils ont repêché à gauche à droite et qu’ils recrachent pèle-mêle quitte à ce qu’elles s’avèrent totalement erronnées (ouch, phrase bien longue).

Ce coup de gueule reste plus ou moins une généralité. Car certains bloggeurs arrivent néanmoins à proposer une vraie valeur ajoutée sur les thématiques que je viens de citer. Mais ce qui est réellement énervant est de voir ces nouveaux gourous autoproclamés du web asséner leur savoir depuis leur tour d’ivoire virtuelle sans avoir la moindre culture informatique ou sans chercher à un aucun moment à apporter du contenu pertinent. Pourtant ces personnes ont des blogs relativement lus, et certains explosent même des records de fréquentation… Leurs auteurs sont adulés par des foules ignares, et prêtes à tout pour que leur commentaire soit apprécié par leur idole de papier-mâché. Le blogging serait-il en train de devenir la nouvelle secte à la mode ?