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Une Nouvelle Chance (Trouble With The Curve - Robert Lorenz, 2012)

Par Doorama
Une Nouvelle Chance (Trouble With The Curve - Robert Lorenz, 2012) Gus repère des talents issus du Baseball, c'est sa vie. Quand sa vue commence à baisser, quand ses employeurs le considèrent trop vieux, quand ses rapports compliqués avec sa fille ont trouvé leurs limites, ce dernier voyage en quête d'un talent à recruter pour l'équipe est l'occasion de mettre certaines choses au clair.
Sans doute triste, comme nous, de ne plus voir assez le grand Clint (celui-ci avait déclaré ne plus vouloir jouer à l'époque de Gran Torino), le producteur d'Eastwood depuis 10 ans a été presque obligé de passer à la réalisation pour continuer de voir le dernier dinosaure en action... Eastwood est un monument à lui tout seul, hanté par le crépuscule de sa vie, habité par une carrière gigantesque, pour lequel Robert Lorentz semble avoir trouvé un rôle sur mesure. Mais n'est pas Eastwood qui veut, et si eastwoodienne puisse être sa thématique, Une Nouvelle Chance est bien moins fascinant que le "dinosaure"...
Une Nouvelle Chance ressemble à du Eastwood, sa forme sobre, sa simplicité, sa sensibilité, mais certains mots ne trouvent leur résonance juste que dans certaines bouches, certaines idées ne trouvent leur achèvement qu'en fonction de qui elles émanent. C'est la situation, presque injuste, dans laquelle se trouve Une Nouvelle Chance. A travers Gus que l'on met doucement sur la touche, il est bien question de la transmission entre un père et sa fille, presque d'un héritage. C'est donc bien à une réunification familiale et à un bilan de vie que nous convie Lorenz, celles-ci se feront autours de leur passion pour le sport national : le baseball. Les rapports distendus entre papa Eastwood ronchon et la belle Amy Adams (vue récemment dans Des Hommes Sans Loi) seront d'abord traités en mode "je t'aime moi non plus", avant que la colle sportive ne fasse effet, et débouche, sans surprise, sur un rapprochement synonyme d'acceptation et de compréhension de l'autre. Nous sommes en plein coeur des valeurs américaines familiales... et de ses poncifs cinématographiques récurrents.
Une Nouvelle Chance déroule tranquillement ses petites idées, vient y greffer une pseudo histoire d'amour avec un ancien joueur repéré par papa quelques années avant, et nous emmène sans excitation excessive vers le mélo classique, ni bon, ni mauvais, mais sans surprise. On sait bien vite où tout cela va aller, on attend le recrutement qui prouvera que l'expérience vaut mieux que la jeune technologie, on attend de voir comment la fille reprendra le flambeau, et nous aurons immanquablement toutes nos réponses en temps et en heure : Une Nouvelle Chance n'en laissera aucune à l'originalité ou à la finesse, nous sommes condamnés aux sentiers battus. Dépourvu de l'amertume qu'aurait sans aucun doute apportée Clint Eastwood à son traitement, et dénué de force dramatique, Une Nouvelle Chance se révèle agréable à voir (un poil drôle... pas trop triste...) mais laisse le spectateur désespérément observateur d'un "drame américain" finalement bien anecdotique. Après, il reste ce vieillard dont la voix et le physique nous rappellent qu'à force de parler de vieillesse, lui aussi disparaîtra un jour, alors on profite d'un rôle de vieux têtu bien rodé, on profite de Eastwood pendant qu'il est là, on prend ce qu'il nous offre, même si ce ni renversant, ni inoubliable...
Le problème avec Une Nouvelle Chance (et non avec la courbe de la balle de baseball de son titre original, qui donne presque le fin mot du film...), c'est que les idées qui y sont abordées ressemblent à celles d'un film de Clint Eastwood, mais ne trouvent aucun, sinon trop peu, d'écho. C'est gentil, plein de bons sentiments, pas fatiguant pour un sou, mais aussi convenu et finalement relativement peu émouvant. Une Nouvelle Chance se consomme pour avoir la joie de voir et profiter du "dinosaure"... Si un autre avait tenu le rôle à sa place, il ne restait alors plus grand-chose du joli, mais inutile, film de Robert Lorenz. Sans surprise, ni sans grande saveur, Une Nouvelle Chance se range dans la catégorie des films "sympa", juste à coté du rayon "vite oubliés". Ne fait pas du Eastwood qui veut, voilà qui confirme d'une certaine manière (mais le fallait-il encore ?) son statut de dernier grand maître américain...
Une Nouvelle Chance (Trouble With The Curve - Robert Lorenz, 2012)

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