Pour la deuxième fournée des tops, Bath-Art fait appel à un autre de ses rédacteurs occasionnels, Simon, auteur des chroniques de Shame l’année passée et de Millenium et Radiostars pour 2012. Parce que c’est un ouf’ malade, il nous propose dix films et dix albums qui ont marqué l’année de la fin du monde. Rien que ça.
Films
10. Walk Away Renee
Dans la lignée de Tarnation, Jonathan Caouette nous ressort les vieilles bandes vidéos de son enfance/adolescence et ça donne ici, entrecoupé de scènes psychés, un road trip familial centré sur sa maman schizo qu’il doit ramener chez lui, à New York. À mi-chemin entre le film et le documentaire Caouette nous amène chez lui, sans faire semblant. Et du coup, ça touche.
9. Holy Motors
Après treize ans d’absence, Léo Carax nous revient avec Holy Motors. Denis Lavant, son acteur fétiche y est parfait de justesse. C’est le film étrange de l’année. Les amours perdus, les vies antérieures. C’est une expérience, à voir, et pas forcément à comprendre !
8. Hasta la vista
Le Intouchables belge entre drame et drôlerie. On nous présente ici le trajet de trois jeunes handicapés à la recherche de prostitués en Espagne. C’est drôle, touchant, et pas forcément politiquement correct.
7. Ted
Avec sa multitude de références, le film de Mc Farlane est surement un des trucs les plus drôles de l’année. Mark Wahlberg y campe un trentenaire décapant, vivant avec sa peluche vivante, et même plutôt bien vivante. C’est d’un humour peu commun au cinéma qui change des comédies habituelles. En ressortant de la salle je crois que chaque spectateur a prié pour trouver un Ted vivant quelque part.
6. The We and the I
Un banal trajet de bus de fin d’année de jeunes lycéens New Yorkais où le « nous » du début laisse progressivement place au « je » en cours de route. Une remise en cause de l’esprit de groupe, de l’individualisme. Et puis ces gamins là sont tellement bons. Un rapport singulier à l’adolescence filmé avec brio par un Gondry très attendu en 2013 avec son adaption de l’Ecume des Jours de Boris Vian.
5. La Part des Anges
La part des anges, littéralement ce léger volume d’alcool qui s’évapore lors du vieillissement en fut. Un film à base de whisky donc, et d’écossais attachants. Une comédie sociale avec des jeunes sans avenir où l’humour se fait de plus en plus présent au fur et à mesure que l’on avance. Ken Loach nous amène une belle histoire. L’alcool est fédérateur, c’est prouvé.
4. Moonrise Kingdom
Une balade infantile, ponctuée d’amour et d’humour. On ne s’ennuie jamais et c’est, je crois, plutôt bon signe. Et puis Wes Anderson et Bill Murray réunis quoi.
3. Martha Marcy May Marlene
La seule des soeurs Olsen avec du talent, et quel talent. Un film simple, intense, violent et profondément réussi.
2. Oslo, 31 août.
La plus belle histoire de 2012. Bouleversant et déchirant. Joachim Trier disait : « les moments les plus tristes de la vie ont une part de beau en eux », et bien son oeuvre en est la magnifique mise en image.
1. Bellflower
La bombe, l’OVNI. Surement pas le plus beau des scénarios mais avec son budget ridicule, ses caméras bricolés, cette bande de potes et cette voiture folle, c’est le film qui m’a le plus marqué cette année.
Musique
10. DIIV – Oshin
Des guitares, pleins de guitares. Un bon disque du groupe signé sur le label indé originaire de Brooklyn Capture Tracks (Beach Fossils, Wild Nothing…)
Là où Animal Collective s’est totalement planté cette année (non mais sérieux c’est quoi cette daube, et cette pochette affreuse), les mecs de Grizzly Bear s’en sortent avec mention. C’est toujours aussi planant et captivant.
8. Beach House – Bloom
Pour moi, c’est leur meilleur album, et pourtant la barre était haute avec Teen Dream sorti deux ans auparavant. Chaque morceau est une balade entrainante, hypnotisante, qui nous emmène loin, très loin.
7. Breton – Other People’s Problems
J’en avais un très bon souvenir en live, et les EP’s n’annonçaient que du bon. Un peu en deçà de mes attentes le premier essai du collectif anglais reste néanmoins excellent avec des morceaux se détachant clairement des autres.
6. Twin Shadow – Confess
Je n’ai découvert ce mec que cette année, et ce fut une belle surprise. Couvé par Chris Taylor, il nous livre là un sacré bon disque. C’est dansant, énergique et il faut dire que Georges a une sacré voix. Je prendrai le temps d’écouter son premier album !
5. The XX – Coexist
Rien que pour Sunset et Fiction le second album du trio mérite sa place ici. Celui ci me fait penser au premier, c’est beau mais parfois inégal. Certains sont extrêmement déçu, pas moi. Je suis une seconde fois conquis par le génie de Jamie et par les voix de ses deux compères. C’est surement l’album que j’ai le plus écouté en cette fin d’année
4. Cities Aviv – Black Pleasure
La découverte de l’année. Une sorte de chantier super bien organisé, un joli bordel. C’est parfois beau, parfois entrainant, parfois chanté, souvent saturé, mais c’est toujours fait avec talent. Un côté Theophilus London en plus dégueulasse dans le style.
Les australiens nous reviennent ici avec un second album très attendu suite au succès de leur excellentissime InnerSpeaker. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ne déçoivent pas : génial du début à la fin. Du bonheur pour tes oreilles. Cette place de troisième est bien méritée.
2. Kendrick Lamar - Good kid, M.A.A.D. City
Ce petit vient de réussir en un album à remettre la West Coast au centre des attentions des fans de Hip Hop de la terre entière. Il faut vraiment écouter ce bijou, s’immiscer dans la vie de son auteur, s’imprégner de ses textes pour comprendre à quel point ce qu’il vient de faire est grand.
Au delà de ses touchantes révélations sur sa sexualité, sa dernière interview donnée au Gardian en dit long sur le bonhomme : « Ça pourrait être mon dernier. Attention, ceci n’est pas une fausse retraite. Ce ne sont pas des conneries. Je faisais de la musique hier. Mais je crois vraiment que ce serait légendaire si Channel Orange était le premier et le dernier album que je sortais et qu’ensuite, j’enchainais avec un best seller ou la construction d’un stade en Suède en 2014. » Quoi qu’il fasse, quoi qu’il dise, quoi qu’il chante ce type restera un génie.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble