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Un monstre à Paris

Publié le 29 décembre 2012 par Olivier Walmacq

1910, Paris. Alors qu'ils effectuent une mission de routine, Raoul et Emile créent malencontreusement une puce grandeur nature. Elle finit par trouver le chemin du cabaret L'oiseau rare...

Affiche teaser France - Un Monstre à Paris

La critique monstrueuse de Borat

De 1997 à 2005, l'ami Eric Bergeron a vécu le rêve américain: être un des artisans de Dreamworks Animation. Le studio lui a permis de réaliser deux films: la merveilleuse Route d'El Dorado (quel plaisir de le revoir à chaque fois) et ce navet de Gang de requins (même en l'ayant revu encore il y a environ un an, je n'arrive toujours pas à le supporter). Après cela, il décide de revenir en France en réalisant un projet qu'il tient à coeur depuis 1993, Un monstre à Paris. Dans un premier temps, Bergeron réussi à avoir les moyens, mais le projet se voulant ambitieux, il a besoin de plus de capitaux. Débarque alors Luc Besson qui ramène le chéquier. Le film sortira en octobre 2011 et aura droit à son petit succès (plus d'1 million d'entrées tout de même, qui plus est pour un film d'animation français). Mais certains grincheux viendront critiquer ce score, proclamant que le film aurait pu largement faire mieux. Sauf que quand on voit en France la visibilité des talents dans l'animation (la plupart finisse par partir ailleurs et notamment aux States, tant ils n'ont pas de moyen pour développer leurs projets), on se dit que cela tient du miracle (cf l'excellent Tableau vu surtout dans les cinémas d'arts et d'essais...).

Affiche teaser France - Un Monstre à Paris

De plus, le film a pu avoir une bonne couverture médiatique avec la chanson La Seine, permettant au moins de faire connaître le film pour avoir cette chanson dans sa bande-originale. Au casting de voix, les chanteurs Matthieu Chedid et Vanessa Paradis se sont très vite impliqués dans le processus créatif. Le reste des voix étant complété par Gad Elmaleh, Sébastien Desjours (voix de Bob l'éponge), François Cluzet, Ludivine Sagner, Philippe Peythieu, Bruno Salomone et Julie Ferrier. Au niveau du style, Bergeron se rapproche clairement de son premier cru, La route d'El Dorado. Ainsi, le personnage de Raoul est le parfait portrait de Tulio, le dragueur notoire au franc-parler qui n'est plus à prouver. Raoul est identique. Même au niveau des traits du visage et cette envie de richesse, les deux personnages concordent totalement. Pour le compagnon animal, on retrouve un singe et non plus un cheval. A côté, Emile est le jeune romantique épris d'une jolie caissière de cinéma. Le parfait contraire de l'ami Raoul qui est excessif au possible. Et puis il y a cette pauvre puce transformée en géant et qui fait peur dans Paris. Pour le côté freak involontaire et se trouvant dans les entrailles d'un show musical, on pense évidemment au Fantôme de l'opéra de Gaston Leroux et sa vision contemporaine par Brian De Palma (Phantom of the Paradise).

Affiche teaser France - Un Monstre à Paris

Quant à Lucille, elle nous est présentée comme une fille ayant très vite due s'occuper seule et devenir patronne d'un cabaret comme succession. On regrette tout de même que le méchant ne soit pas plus cinglé, défaut déjà très visible dans Gang de requins (vive les squales aussi menaçants que des chiots). C'est surtout l'occasion pour Cluzet de beaucoup cabotinner. Sans compter qu'il apparaît assez tardivement, ce qui est dommage. Ce qui ne l'empêche pas d'être la chanteuse en chef. Au niveau de l'animation, Bergeron montre à plus d'un titre son expérience chez les ricains que ce soit pour la texture ou le réalisme. Le Paris de 1910 apparaît affreusement réaliste et les décors sont de toutes beautés. Le plan le plus ardu étant peut être celui de la serre, fourmillant de végétation en tous genres. Comme quoi, on peut aussi épater la galerie en France et autant dire que c'est mieux que ce que Mr Besson fait (en l'occurence les Minimoys). L'histoire se révèle sympathique, au détriment d'être passionante. C'est peut être son petit défaut. Le début est également un peu long à mettre en place.

Affiche teaser France - Un Monstre à Paris

Un petit film d'animation prometteur et visuellement très bon, mais pêchant un peu au niveau du scénario.

Note: 15/20


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