"Apocalypsis, tome 5 : Oméga" d'Eli Esseriam

Merci Mathilde et les éditions du Matagot!

 

« Un regard échangé suffit à nous faire comprendre que nous avons le même instinct. Chacun de nous semble avoir été programmé pour que notre minuterie interne s’enclenche et nous signale que le compte à rebours a commencé. L’Apocalypse est en marche. La guerre de toutes les guerres couve, juste là, dehors. Ce n’est pour l’instant qu’un murmure, un bruissement lointain mais ce sera bientôt assourdissant. Immense. »

"Oh et puis merde : c'est pas la fin du monde!"

On attendait Alice, Edo, Maximillian et Elias dans un final prédit "explosif"... or on assiste à une fin plus "molle" qui manque un peu d'action. En effet, j'espérais quelque chose de très mouvementé et dynamique, or, les trois premiers quarts du récit sont finalement assez descriptifs. Soit, ils apportent beaucoup de réponses, et élucident les nombreux mystères entourant cette saga, mais il manque un petit quelque chose de magie, de folie, d'action quoi... A noter aussi, la forme (somme toute "figée" qui consiste à donner tour à tour la parole aux quatre Cavaliers) apporte tout de même de nombreux avantages : on en apprend plus sur chacun, on découvre les Clairvoyants et les liens tissés par chaque Cavalier avec les humains lambdas.

Cela étant dit, je suis toujours subjugée par la plume d'Eli Esseriam : un phrasé puissant, des répliques aiguisées, un style maîtrisé, promettent un avenir radieux à cette toute jeune auteur. Je ne manquerai d'ailleurs pas de la suivre dans d'autres aventures, à l'avenir, pour mon plus grand plaisir de lectrice. De façon précise et volontaire, elle emmène son lecteur à la découverte des quatres héros blanc, rouge, noir et pâle. Avec délectation, le lecteur se laisse piégé et dévore les pages une à une, sans même s'en rendre compte. 

Les personnages sont ainsi tous plus fascinants les uns que les autres. Non seulement les quatre Cavaliers, mais également tous les autres personnages secondaires qui gravitent auteur d'eux : parents, amis, famille, collègues, ennemis... tous y passent et permettent ainsi une compréhension globale des enjeux et mystères de cette saga. Leurs faiblesses, leurs forces, sont savamment décrites pour donner au lecteur l'impression de complétude, d'infini. 

Mon avis est donc assez mitigé : d'un côté je suis un peu déçue par le manque d'action, et de l'autre je suis sous le charme du style remarquable de l'auteur. Je note aussi un épilogue intéressant : la boucle est bouclée, l'histoire s'achève et recommence. Bref, l'Apocalypse n'est que le commencement...