Urban indie : c’est ainsi que Siddharth qualifierait sa musique que j’aurais personnellement du mal à mettre dans une case tant elle est autant éclectique que ses goûts. Né à Chennai mais élevé à San Francisco, Sid a fait connaissance avec l’art dès l’âge de 4 ans, grâce à sa maman, professeur de musique indienne classique.
S’il reste encore très attaché à ce genre aujourd’hui, il s’est en parallèle intéressé au rnb, à la pop puis au hip-hop tout au long de son adolescence. Et voilà comment on finit par s’inspirer aussi bien de Kanye West, Stevie Wonder et Lauryn Hill que de Radiohead, Coldplay et Bon Iver, en passant par Debussy dont il a utilisé le grâcieux Clair de lune pour l’outro de son dernier EP. Du coup, quand on me demande de décrire l’artiste, je lui attribue une voix soul, un flow hip-hop, des instrumentaux pop/indie rock injectés d’électro et surtout, je lui jette des fleurs pour avoir eu l’intelligence d’arroser le tout de vibes carnatiques qui font pour moi toute la beauté de son œuvre. Sur YouTube depuis bientôt 3 ans, c’est notamment avec sa cover du We All Try de Frank Ocean est parvenu à attirer l’attention du public et si, comme beaucoup, je passe souvent plus de temps à écouter les reprises que les chansons originales sur la célèbre plateforme vidéo, Sid est désormais l’exception qui confirme la règle. Peut-être parce que le premier morceau avec lequel je l’ai découvert était l’une de ses compositions. Et que je ne trouve jamais son talent aussi pur et organique que lorsqu’il le fait entièrement sien.
« J’aime rester le plus fidèle possible à mes émotions que ce soit l’amour, la tristesse, la joie, la colère ou la nostalgie. Je ne suis jamais aussi vulnérable que lorsque je chante et c’est comme ça que j’arrive à communiquer toutes ces émotions avec l’intensité nécessaire. Exprimer mes émotions est thérapeutique pour moi et cela touche aussi d’autres personnes donc c’est juste génial », a ainsi expliqué Sid au cours d’une interview pour le site AmericanCollegeCricket. Mais le talent du jeune homme de 22 ans n’aurait jamais pu être complètement révélé sans un passage par la grande école de musique Berklee, à Boston, dans laquelle il a été accepté en automne 2008 :
« C’est grâce au Berklee College of Music que j’ai pris la musique au sérieux. Avant mon entrée là-bas, je n’avais jamais écrit une chanson et je n’envisageais même pas la musique comme une carrière potentielle. Depuis, j’ai rencontré tellement de musiciens incroyables, j’ai noué des contacts et j’ai appris énormément », a expliqué l’artiste diplômé en Production musicale et Ingénieur du son il y a quelques mois. Au cours de ses études, il a présenté en octobre 2010 un premier EP acoustique intitulé Be Easy. Toujours à la recherche d’émotions brutes, il a ensuite décidé d’enregistrer et filmer l’un de ses showcases au Breeding Ground de Brooklyn : intitulé A Conscious Mind: Live Sessions, cet EP est disponiblement gratuitement depuis juin dernier. En est extrait Entropy, petit bijou samplant Perth de Bon Iver.
« Certaines personnes sont dans cette industrie pour se faire beaucoup d’argent. Laissez-les se faire de l’argent : on s’occupera de faire de la magie », a-t-il posté un jour sur sa page Facebook. Et c’est donc toujours dans cette optique qu’il a sorti en septembre, un troisième EP gratuit répondant au doux titre de Daydream qui m’émerveille un peu plus à chaque écoute (et Dieu sait combien de fois j’ai déjà dû me le passer). Et je dois vous avouer que mon cœur bat très, très fort pour Disappear et Wake Up.
Alors, je ne sais pas si le monde est prêt pour Sid Sriram mais une chose est sûre : moi, je le suis. Et ça vaut bien une petite vidéo bonus.
Aimez Sid, suivez Sid, regardez Sid.
Téléchargez Be Easy (EP), A Conscious Mind: Live Sessions (EP) & Daydream (EP)