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J'aurais pu les appeler autrement mais c'est aujourd'hui que je me décide à en retrouver la recette et à me lancer dans l'utilisation du fer à gaufres de ma grand-mère.
Une façon très personnelle de partager cette journée avec celle qui n'est plus là depuis des lustres et qui me manque toujours autant. L'un d'entre vous sait-il quel est l'abruti qui a dit que les cimetières étaient pleins de gens qui se croyaient indispensables ?
Il a fallu gratter le moule, rouillé, bien frotter, vaincre les appréhensions du style est-ce bien raisonnable, bon pour la santé, etc ...
Trouver une recette. Une, parce que je n'avais guère d'espoir de retrouver celle de ma mémé. Seul indice : je me souvenais qu'il y avait de la crème fraiche. En soupesant ... le pour et le contre ... comparant les proportions ... car je ne voulais pas un résultat trop gras ni trop sucré je me suis arrêtée sur cette combinaison :
250 g de farine, 50 g de sucre en poudre
1 pincée de sel
2 oeufs
12,5 cl de lait
125 g de crème fraîche
75 g de beurre
J'ai suivi l'ordre préconisé : farine, sucre et sel. Puis les jaunes, le lait, la crème et le beurre fondu.C'était un peu étrange comme procédure et l'injonction "délayez pour obtenir une pâte lisse" ne fut réussie qu'avec le concours acharné d'un appareil un peu moins vieux que le gaufrier, mais âgé tout de même de plus de 40 ans, lui aussi rescapé de plusieurs déménagements. Nul besoin d'insister sur mon penchant pour le vintage.Observez l'étiquette presque décollée Moulinex. Et cette mention 220 volts, attestant qu'alors il y avait encore des appareils fonctionnant sur le 110. Une époque révolue bien sûr.
Changement de paire de fouets pour battre les blancs en neige. Par contre je sais les incorporer à la préparation selon les règles de l'art.Je m'attendais à ce que les premières gaufrettes soient immangeables. Ce fut le cas. Il fallait du temps pour que le moule soit à bonne température. Le bon point est que je n'ai jamais eu à remettre d'huile. Une fois chaud "à coeur" il s'est comporté comme un moule en teflon ou assimilé. Quand je pense que cela fait des lustres que je n'osais pas me lancer dans l'aventure ... Il faut dire que les plaques électriques n'étaient guère engageantes, mais avec le gaz c'est tout de même plus commode.Les premiers essais ont quand même failli me décourager. Çà débordait de partout. C'était long à cuire.Je n'avais pas idée du temps à consacrer à chaque face Un peu agacée par la lenteur de l'opération, je suis retournée au blog pour écrire la recette, estimant que je pouvais faire deux choses à la fois, comme souvent.Très vite la cuisson s'est s'accélérée sans prévenir et j'ai eu la surprise d'ouvrir le gaufrier sur une galette toute noire. Les suivantes furent elles aussi sur-cuites. Vous ne direz pas que je ne vous ai pas prévenu.Maintenant que vous avez le coup de main pour éviter les débordements, que vous évitez la carbonisation, le prochain défi sera d'obtenir le même niveau de cuisson (la même couleur) sur les deux faces. Et toujours le même challenge : ne pas goûter systématiquement chaque fournée ... si vous voulez faire partager la gourmandise à vos amis.Juste avant la fin, quand il n'y aura presque plus de pâte, restera un ultime cap, celui de sortir des galettes parfaitement carrées. Là j'imagine qu'il faudra plusieurs Noëls.Ce fut un bon goûter. Certains les mangèrent avec une salade de fruits. d'autres avec des confitures. Celles de Raphaël sont un délice. J'hésite entre framboise-cardamone, et thé-poire-coing. Je ne dirais pas quand même que mes galettes avaient le goût de celles de ma grand-mère. Je n'en espérais pas tant d'ailleurs.
Quand on cherche, on trouve. J'ai remis la main sur la recette originale et je vous dirai bientôt si cette version est préférable à celle que j'ai expérimentée. Parce que se gaufrer sur des gaufrettes c'est un peu ballot, non ?On trouve les confitures à l'Epicerie de Bruno ... qui ne fait pas que des poivres et des piments ...