31 - 12
2012
-
Pitch.
En pleine prohibition, une jeune serveuse d'un bar clandestin, prostituée par son père aux clients, décide, après la mort accidentelle de ce dernier, de fuir pour New York où elle va gravir les échelons de la promotion sociale en manipulant les hommes.
Le film est un peu décevant car les situations se succèdent à la vitesse d'une mitraillette, l'ascension d'une jeune serveuse devenue une garce sans scrupules, qui utilise son pouvoir sur les hommes, comme l'y a obligée son père dans son enfance, est expédiée scène après scène, tellement vite que ça tient parfois du résumé. Exception faire du début (première partie) du film qui installe le pourquoi de la suite : Liliane, dite Baby face, travaille comme serveuse dans le bar clandestin (speakeasy) de son père qui l'oblige à ses prostituer pour satisfaire ses clients. Déjà, la jeune femme, même abusée, victime, est présentée comme une femme forte et insolente qui proteste et remet brutalement les hommes à leur place. Une nuit, l'alambic chauffe, l'atelier prend feu et le père de Liliane meurt dans l'explosion de sa distillerie. La jeune femme fuit pour New York où elle trouve du travail dans une banque.
photo Warner
Seconde partie du film où on accélère exagérément la cadence, étape par étape, Liliane va séduire tous les hommes de la hiérarchie de la banque jusqu'au grand patron, délaissant le premier pour le second et ainsi de suite. Ce parcours d'une garce professionnelle, qu'un intellectuel autrefois (dans le bar de son père) faisait lire Nietzsche pour l'aguerrir, va si loin qu'un duel laisse deux de ses amants banquiers morts sur le tapis de sa suite. Après ce scandale, Liliane est envoyée à Paris par le séduisant et nouveau patron de la banque appelé à la rescousse. Troisième partie du film à Paris assortie d'un bref retour à NY tournant au mélo avec pseudo-happy end.
Mélo noir, film social sur l'Amérique de la grande dépression, le film, dont le traitement d'un thème très intéressant est pas mal bâclé, vaut surtout ici par l'interprétation exceptionnelle de l'immense Barbara Stanwyck, certainement, la plus grande actrice de Hollywood, qu'on découvre très jeune et déjà blondie artificiellement (je pense à la perruque blonde de Phyllis Dietrichson d'"Assurance sur la mort", évidemment). Malgré ses toilettes tarabiscotées souvent peu seyantes, ses coiffures compliquées pas flatteuses, l'actrice conserve une classe naturelle et une modernité de jeu uniques, on ne voit qu'elle, son regard, sa maîtrise, fascinante.
photo Warner
"Baby face" d'Alfred E. Green (1931)
Sortie DVD 17 décembre 2012
Collection "Forbidden Hollywood", Les Trésors de Warner, lire mon précédent post sur la sortie DVD de ces films de l'ère pré-code Hays avant l'application du code de censure de Hollywood en 1934
Mots-clés : CinéDVD, Cinéclassic, Cinéma américain, Baby face, Alfred E.Green