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[Critique DVD] Huacho

Par Gicquel
[Critique DVD] Huacho

Quatre membres d’une famille paysanne du sud du Chili ont du mal à s’adapter au monde toujours changeant qui les entoure. Un monde où un jeu vidéo ou une nouvelle robe peuvent être aussi précieux qu’un litre de lait ou un verre de vin. Un monde nouveau, globalisé où les frontières entre tradition et modernité s’effacent.

Sortie dvd le 02 janvier 2013

Le film :

★
★
½
☆
☆

Un souffle, un regard, un point de vue… Je ne sais pas ce qui manque à ce film, mais il est évident qu’il apparaît très vite comme une coquille vide. A l’origine, le projet est pourtant ambitieux. On lit ça et là qu’il s’agit de parler des problèmes de la mondialisation au travers du quotidien d’une famille de paysans chiliens. La mère, son fils, et les grands-parents.
Chaque protagoniste a droit à la parole, mais les femmes ont semble-t-il plus de place dans le cœur du réalisateur qui peint avec délicatesse et grande retenue la manière dont la vieille dame s’en va vendre ses fromages . Auparavant , on aura eu le droit à  la fabrication par le détail. Alejandro Fernández Almendras tient alors plus de l’ethnologue en quête d’une histoire qui s’étiole au fur et à mesure que la ville grignote la campagne.

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On pense alors au très beau film de Nikita Mikhalkov « Urga » sauf qu’ici l’objectif s’en tient strictement aux codes du reportage et de la caméra-vérité. L’augmentation du prix du lait se répercute sur celui du fromage. La vie est dure aussi pour la jeune femme de la ferme qui n’arrête pas de demander des avances à la patronne du restaurant qui l’emploie. On lui coupera l’électricté…
Huacho est un terme qui se rapporte à l’abandon. Ce qui reflète bien l’esprit du film, mais pas son état. Il n‘y a aucun regard critique, aucune prise de position ; le spectateur flotte dans une valse-hésitation entre fiction et docu, entre-deux qui ne prend jamais partie.
C’est d’autant plus surprenant que la sourde révolte qui semble habiter les personnages est sujette à de belles escarmouches cinématographiques. Mais rien ne vient contrecarrer la somnolence  généralisée, l’apathie contagieuse. C’est à peine si le gamin que l’on traite de nul et de paysan, l’un et l’autre étant associés, hausse le ton. Il veut simplement essayer un jeu vidéo. Un rêve à jamais interdit.


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