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Retour sur le rooftopping

Publié le 02 janvier 2013 par Blended @blendedph

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Avant de basculer définitivement et frénétiquement dans la nouvelle année, nous vous proposons un dernier coup d’œil dans le rétroviseur pour revivre l’une des grandes tendances, hors mainstream, de 2012. Un phénomène purement populaire, propagé sur internet : le rooftopping.
Nous nous interrogions, ici, sur le bien fondé de cette folie. Pour en savoir un peu plus, nous avons rencontré l’un des précurseurs du phénomène, l’artiste français, Aurélien Terrible.
Né à Nancy, c’est en découvrant New-York que ses mains crient au besoin d’éternité visuelle par le biais de l’appareil photo. Le Français sait aussi prendre de superbes clichés sans monter sur le sommet des gratte-ciel, mais dans la ville des hauteurs, la tentation est si grande.

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Éclaircissons tout de suite une question : as-tu envie de mourir ?
Non. Je sais que les apparence sont parfois trompeuses mais mourir ne fait définitivement pas partie de mes projets actuels.

Dans ton activité de rooftopping, te considères-tu comme un photographe, un alpiniste, un performeur ou autre chose ?
D’abord et avant tout comme un photographe. C’est le besoin de trouver les points de vue les plus originaux et inattendus qui a été à l’origine des premières ascensions.Mais avec le temps les limites se brouillent et certains lieux très difficiles d’accès deviennent des défis.

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On a l’impression que la photo est secondaire dans l’acte ?
Je pense qu’elle ne passe jamais vraiment au second plan.
Mais réussir à atteindre les spots les plus fous devient parfois aussi important que les photos qu’on y réalisera.
Et en ce sens, la photo représente souvent une très bonne excuse pour faire de grosses bêtises…

Comment viens-tu à cette activité ?
L’élément déclencheur est la photo, comme je l’ai dit précédemment. Mais je pense que l’envie de s’élever et dominer son environnement est assez universelle.
La vie à New York n’a bien évidement pas arrangé les choses.
Je me suis retrouvé comme un enfant dans un magasin de bonbons…

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Est-ce qu’on s’habitue à la peur ? Faut-il monter toujours plus haut pour retrouver les sensations originelles ?
La peur vient souvent moins du vertige que de la crainte de se faire arrêter…Et le plaisir est en réalité bien plus fort que la peur.
De plus, le fait de maitriser la situation réduit considérablement le vertige. Les impressions sont totalement différentes de celles perçues dans un manège par exemple (dans lequel on ne contrôle rien du tout).
Concernant la hauteur, je pense qu’il est très difficile de percevoir des différences au dessus de 200m. Mais on continue à courir après les chiffres parce qu’ils sont symboliques…Au final, les montées d’adrénaline proviennent vraiment plus d’un mélange de sensations que de la hauteur en elle même.

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Alors que tout le monde postes des photos de ses pieds devant une piscine ou de son assiette au resto, toi, tu as surement le profile facebook le plus cool du monde ?
Je donne aussi dans la photo de pieds mais c’est plus souvent dans le vide que dans une piscine effectivement…

Quel est l’édifice qui t’as le plus excité jusqu’à aujourd’hui ? Et celui que tu n’as pas fait et dont tu rêves ?
La tour Trump des Nations Unies représente certainement un de mes plus beaux souvenirs. Contempler la ville depuis le toit fut d’autant plus savoureux que l’ascension avait été très difficile.
Pour ce qui est du rêve, le nouveau World Trade Center reste ma chimère. Accéder au sommet de la tour avant que l’observatoire ne soit ouvert au public serait absolument fou…

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Comment fonctionnes-tu ? Tu repères longtemps à l’avance, tu regardes tous les paramètres ? Comme un cascadeur professionnel. Ou est-ce que tu improvises ?
J’essaye de maitriser un maximum de paramètres mais le fait d’agir dans l’illégalité rend beaucoup de choses impossibles. Je dois me débrouiller sans les plans des bâtiments, sans équipement de sécurité et sans assistance.
Je fais généralement des repérages mais je me base aussi beaucoup sur les infos récupérées lors des expériences précédentes. On réalise vite que les escaliers de secours, les coursives ou les échelles se ressemblent beaucoup d’un immeuble à un autre !

Quelles sont tes autres activités ?
J’ai lancé il y à bientôt deux ans un concept appelé «un Ami à New York».
L’objectif est de partager mon amour pour la ville et de sensibiliser les locaux et les touristes à sa fabuleuse Histoire au travers de l’architecture.
Ce projet qui semblait pour beaucoup un pari fou est devenu une aventure magique.

Pourquoi New-York ?
Cette ville m’inspire. On réalise rapidement que si on est passionné, travailleur et obstiné rien n’y est impossible.

Tes projets ?
Le projet «un Ami à New York» et mon métier de photographe restent les priorités mais j’ai également tenté le pari (un peu fou) de reprendre des études.
Photographier, montrer et expliquer l’architecture ne me suffit plus et j’ai maintenant besoin de passer du statut de spectateur à celui d’acteur…

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