Reçu hier soir ce mot de Jacques
Morin :
« j'apprends avec stupéfaction la mort d'Hélène Mohone dont j'avais reçu
le recueil à l’Atelier de l'Agneau, il y a quelques jours. J'avais rédigé cette
note de lecture que je vous propose si vous le voulez »
Une amie bordelaise de Michel Valprémy, m’indique l’éditrice Françoise Favretto. Avec lequel on peut trouver indéniablement une certaine parenté d’écriture. Dans le chaloupé des phrases, dans l’utilisation gourmande des substantifs, ou encore dans l’ordonnancement des textes aponctués où l’on joue davantage sur l’italique, comme relief, rupture ou réserve. Une façon d’écrire à deux vitesses, dialogue à plat ou didascalies incises, puisque Hélène Mohone, auteur de trois recueils jusqu’à présent est aussi dramaturge. On se laisse prendre à cette parole sauvageonne à plusieurs entendements. Entre fêlure et connivence. Les lignes défient le regard, les sens déjouent la lecture. Hélène Mohone expérimente une poésie exigeante, loin du prémâché classique, où le lecteur, décontenancé dans un premier temps, dénichera son content dans le jeté des mots. Des encres de l’auteur achèvent de rendre ce livre remarquable.
contribution de Jacques Morin
Hélène Mohone : De loin (Atelier de l’agneau)
Rappel : Hélène Mohone est morte ce jeudi 3 avril. On peut trouver sur le site une fiche bio-bibliographique et des extraits de son œuvre.