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USA : « mur budgétaire » évité mais avenir incertain

Publié le 04 janvier 2013 par Edelit @TransacEDHEC

C’est une fin d’année très mouvementée et remplie de rebondissements qu’ont vécu les américains, et d’importantes décisions ont dû être prises pendant ces quelques jours afin d’éviter au pays de faire face à la crise du « mur budgétaire ».

Voilà maintenant des semaines que la bataille entre démocrates et républicains fait rage, et pour cause, la classe politique américaine n’arrive pas à se mettre d’accord sur les mesures à prendre afin d’éviter à leur État un éventuel programme d’austérité qui aurait contraint le pays à réduire mécaniquement ses dépenses et augmenter massivement les impôts.

La nuit du 31 au 1er à minuit, le Sénat suspend son assemblé faute de pouvoir se mettre d’accord, c’est alors que le président Barack Obama décide de jouer son dernier joker et envoie son  vice-président Joe Biden négocier directement chez les sénateurs et c’est très tard dans la nuit (3h du matin) qu’enfin un compromis a été trouvé avec le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell. Le Sénat a ainsi donné son feu vert à ce texte à une écrasante majorité (89 voix contre 8). Moins de 24 heures après, c’est au tour de la chambre des représentants dominée par les républicains, de céder et ratifier ainsi le texte négocié la veille avec une rassurante majorité (257 « oui » contre 167 « non »).

Des compromis de part et d’autre.

« L’un des piliers de ma campagne présidentielle était de changer un code des impôts qui était trop favorable aux riches aux dépens de la classe moyenne », a déclaré le président Obama lors d’une allocution à la Maison Blanche et c’est en parti réussi. En effet, le Congrès s’est résigné à augmenter le taux d’imposition des foyers aux revenus supérieurs à 450.000 dollars, mais le président a dû aussi transiger par rapport au seuil de 250 000 dollars tant défendu lors de sa campagne de réélection. De leur côté, les républicains ont dû aussi oublier leur seuil des 1 million demandés. Le texte prévoit aussi une extension de l’assurance-chômage, ce qui est une petite victoire en plus pour le clan des démocrates. L’accord repousse aussi de deux mois les coupes budgétaires automatiques censées entrer en vigueur mercredi 2 janvier, pour donner une fois de plus davantage de temps aux élus afin d’élaborer un plan de réduction des dépenses.

La bataille a été gagné mais pas la guerre !

Même si une crise a été évitée au lendemain de la ratification des textes négociés, la question de la réduction des dépenses publiques et du plafonnement de la dette de l’état, reste toujours en suspens. Cette dette atteint aujourd’hui les 16.321 milliards de dollars, à seulement 73 milliards de la limite légale, seuil au-delà duquel l’Etat ne pourra plus assumer ses dépenses.
D’autres questions préoccupantes restent toujours sans réponses, à commencer par la baisse des 109 milliards de dollars du budget de la Défense et  l’avenir des programmes fédéraux de santé « Medicare, Medicaid et la protection sociale d’Obama », que les Républicains veulent largement raboter…
La classe politique a encore deux mois pour discuter des problèmes en suspens et même si la tache paraît ardue, la bourse semble optimiste et pour sa première séance de 2013, Wall Street a même fait preuve d’euphorie: +2,35% pour l’indice Dow Jones, +3,07% pour le Nasdaq selon des chiffres provisoires. Alors autant bien profiter de ces chiffres avant que cet optimisme ne laisse place à la crainte d’un nouveau choc politique dans les jours à venir qui pourrait amener à une nouvelle crise économique capable de s’étendre au niveau mondial.

M.derouiche


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