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#213 Un dernier mot avant de mourir ?

Par Victoireroset @victoireroset

Attention, ce texte comporte des spoilers, pour tous ceux qui comme moi sont à la ramasse niveau sorties ciné.

Dimanche soir, je me lancée dans une soirée film, couverte de mon plaid favori et accompagnée de ma Nuit Calme la Tisanière de saison. Ma soirée fut dédiée au dernier Batman, The Dark Knight Rises. Des mois que j’entendais que ce film était un chef d’oeuvre, malgré une prestation plutôt médiocre de Marion Cotillard. Vu le peu d’amour que je porte à notre actrice française oscarisée, je me suis dit que j’allais passer un bon moment, doublé d’une bonne tranche de rigolade lorsque celle-ci viendrait à mourir.

Passons sur le fait que j’ai trouvé le film plutôt médiocre, mal joué et cousu de fil blanc. Je regrette encore et toujours les versions de Tim Burton, plus magiques. Si tout le monde a trouvé ça extraordinaire, j’admets volontiers que tous les goûts sont dans la nature, mon opinion sur le film plusieurs mois après sa sortie importe vraiment peu. Par contre, il y a un point important du cinéma que j’aimerais aborder avec vous, tant j’ai encore été choquée devant mon écran.

Quand un personnage est menacé, et s’apprête à affronter avec une grande bravoure l’épreuve de la mort, il y a toujours, en tout cas dans The Dark Knight Rises, ce moment où quelqu’un a un dernier mot ou une révélation à faire. Le monde autour se fige, et tout le monde écoute paisiblement la victime s’exprimer. Alors que les murs s’effondrent, que les tirs de mitraillettes résonnent dans tous les sens, le temps soudainement s’arrête pour respecter les derniers instants de la personne mourrante ou pour écouter le bourreau raconter sa vie trépidante. Et ça peut durer des heures.

Premier exemple : Marion Cotillard poignarde Batman comme une grosse traitresse. Toute contente de l’avoir piégé et comme personne ne se doute de ce rebondissement depuis le début du film, il est de bon ton de tout expliquer au héros masqué et à nous, spectateurs. La voici alors dans une tirade interminable, racontant sa vie depuis sa plus tendre enfance, alors que Batman agonise bêtement. Tout le monde autour (quasiment à l’article de la mort) l’écoute religieusement vider son sac, jusqu’à ce que Catwoman débarque et mette fin à cette séance de recueillement absurde. L’avantage, c’est que ça permet toujours aux héros de s’en sortir, alors que dans la vraie vie, ca ferait longtemps qu’il se serait pris une balle dans la tête, pour justement éviter qu’il ne se relève ou fasse une pirouette de Taekwondo pour reprendre l’avantage.

Mort Dead Marion Cotillard The dark knight rises batman

Deuxième exemple : la fameuse mort de Marion Cotillard. Je remet dans son contexte, une bombe nucléaire est sur le point d’exploser, on est à 5 minutes de l’explosion. Le compteur tourne. Marion Cotillard ne sait pas conduire, tombe avec son camion qui abrite la bombe, et décède bêtement d’un accident de la route. Batman et les autres ouvrent la portière pour voir si elle est bien morte, et laisse à ce moment Marion Cotillard faire ses derniers aveux. Tic tac tic tac… Peu importe, c’est le moment ou la môme doit réciter son texte, alors allons-y gaiement. Ecoutons-la fabuler, gémir, c’est pas grave, le temps ne presse pas du tout.  Je me demande même si Batman ne prend pas des notes tellement le temps paraît long. Absurde.

Alors je me suis à repenser aux séries américaines que je dévore ces derniers temps… Le cinéma américain grand public est-il vraiment à la ramasse dans l’écriture ? Prenez un Homeland, un Damages, des séries au suspens insoutenable et aux rebondissements quotidiens. A aucun moment on a besoin du discours de fin de vie pour comprendre l’histoire, car le montage et le scénario font en sorte que tout s’éclaire au moment clef, sans sous-titre ou protagoniste qui se prend pour Colombo ou Hercule Poirrot pour nous expliquer qu’on a été mené en bateau depuis le début.

Vous l’aurez compris, je n’ai pas aimé… du tout. Et vous, qu’en pensez-vous ?

Excellente semaine à toutes et à tous,

Victoire.


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