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Raconter la Suède ; et parcourir Stockholm en cinq minutes de lecture.

Publié le 02 janvier 2013 par Alanlimo @ChristoChriv
renne pere noel

L’un des rennes du Père Noël, en train de machouiller une brindille, qui me regarde avec concupiscence dans le parc du Skansen

En Suède, il y a : des élans et des rennes au congélo des supermarchés, des milliers de gants perdus dans les rues, de la neige, des gens payés pour marcher sur les toits de la ville, cinq heures de soleil par jour en hiver, du vin chaud, des framboises jaunes, des casques de viking, des gens bien habillés et des trucs design à tous les coins de rue, des piétons qui respectent systématiquement les passages piétons et des voitures qui laissent systématiquement traverser les passants perdus, des anglophones partout, des jolis gens partout, des rues propres et des publicités où l’on affiche le CV des SDF de la capitale, et un ciel, et une lumière d’une couleur très particulière en hiver – à mi-chemin entre l’aube et la mélancolie.

S’envoler à Stockholm avec Ryanair – et vive l’Europe et ses vols à coût réduit, et les week-ends et les voyages qu’on s’offre pour presque rien, par avion, alors qu’il faut souvent batailler à l’étranger pour faire des vols internes. Un vol qu’on aurait pu trouver sur la Bourse des Vols mais qu’on a payé plein pot, à la dernière minute.

Mes premières vacances depuis trois ans. Une semaine où je ne me suis pas senti obligé de photographier, d’écrire, de chercher et d’interviewer – juste à me laisser guider, sentir, goûter, s’enthousiasmer pour les boulettes de viande à la confiture d’airelles ou pour le voilier géant Vasa – un géant des mers de 1628, le plus puissant navire de guerre du XVIIe siècle, qui a coulé au bout d’une seule journée de navigation en mer.

Et du vin chaud ! Du Glögg ! Et de la sauce aux chanterelles. Les cafés, qui pavent la route comme on sème des arbres – où les boissons sont un peu plus chères qu’en France mais où payer une seule fois permet de se resservir à volonté.

Et la vieille ville – Gamla Stan – où les touristes et Babel s’engouffrent dans un village aux faux-airs de Chemin de Traverse d’Harry Potter. Les maisons, les rues pavées, la foule dense mais pas compacte, et les vitrines des magasins qui proposent, des rennes, des petits pères noël sans yeux ni pieds ni bras ni bouches, des vêtements très beaux, des livres, des peluches d’élan, des casque de viking, et un art certain pour le style et la déco.

C’est cher. Mais c’est rigolo. Dépenser sans compter, faire le plein de cadeaux et de souvenirs – un bouche-bouteille en forme d’élan obèse, des pots de confiture de framboises jaunes, des préparation de pepparkakor (petits biscuits typiquement suédois qu’on mange à Noël), du Glögg ; et des calendriers Pettson et Picpus, l’histoire émouvante et rigolote d’un vieux paysan et de son chat, que tous les enfants suédois lisent dans leur jeunesse.

Dans la ville, et dans les villages, c’est aussi la culture des bougies, qui frappe et transporte dans un monde de contes de fée racontés au coin d’un feu de cheminée. Les Suédois adorent les bougies et tout est prétexte pour en allumer une. Dans les cimetières, on pose des gerbes de fleurs et des bougies, et des lanternes, pour matérialiser une pensée aux défunts. Sur les rebords des fenêtres qui donnent sur la rue, on en pose ou on allume des lampes en forme de chandeliers, comme pour participer à l’enjolivement des rues et du paysage.

Et la balade de l’après-midi se transforme en balade au milieu des bougies des rues pavées, nuit tombée dès 15h00. A peine cinq heures de soleil dans la journée en hiver. C’est beau, c’est une atmosphère particulière – mais le vivre en permanence, comme les Suédois, n’est pas quelque chose de facile. Et tous ceux qui le peuvent s’en vont vers des endroits plus lumineux ; à Paris, par exemple. Le temps d’un hiver.


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