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Pourquoi se laisse-t-on manipuler : une psychiatre répond.

Par Citoyenhmida

Je viens de terminer la lecture de  “ABUS DE FAIBLESSE et autres manipulations“, de Marie-Françoise HIRIGOYEN, paru en mai 2012 chez les édition JC LATTES.

Pourquoi se laisse-t-on manipuler : une psychiatre répond.

L’auteur est une psychiatre qui s’est construit une excellente réputation par ses publications sur le harcèlement moral et la situation des victimes.

Le  livre  se présente comme une réflexion sur ” les limites de ce que chacun de nous peut accepter”  quand il est placé dans une situation où l’abus de faiblesse – qui en France est sanctionné par la loi s’il est établi – n’est pas clairement prouvé.

Tout le raisonnement de l’auteur gravite autour de la notion de “consentement” : il n’est pas en effet  évident de prouver que “le consentement d’une personne soit toujours le signe d’un véritable accord de sa part”.

En puisant dans des exemples et des cas réels, l’auteure retrace les différentes étapes qui mènent un être doté de son libre arbitre à la soumission à une autre personne.

Ce phénomène s’observe ans le couple, dans les familles, les institutions mais aussi dans les sectes.

La lecture de cet ouvrage, relativement aisée pour un sujet aussi ardu, est  passionnante, car le lecteur retrouve dans chaque page ce qu’il peut observer autour de lui.

L’abus de con fiance n’est pas un phénomène aussi rare  qu’on pourrait croire et l’organisation sociale moderne, avec ses nouvelles techniques de communication, participe à sa propagation.

Dans sa conclusion, M.-F. Hirigoyen rappelle cette phrase de Roland Barthes, prononcée lors de sa leçon inaugurale au Collège de France le 7 Janvier 1977 : “DISCOURIR, C”EST ASSUJETTIR!

En refermant ce livre, j’ai eu pourtant un sentiment d’inachevé!

L’auteur n’a abordé que les cas d’abus de faiblesse commis à titre personnel par des individus sur d”autres individus!

J’aurais aimé qu’elle élargisse son analyse aux cas d’abus de faiblesse dont sont victimes des populations entières, par le fait de dirigeants politiques mal intentionnés ou simplement pathologiquement atteints.

Je pense à Adolf Hitler et aux allemands complètement ravagés par la crise! Je pense à certains chefs d’états arabes et à leurs peuples désemparés par les défaites et le désespoir! Je pense à George W. Buch et aux américains complètement sonnés par les attentats du 11 Septembre et qui ont confiés le sort de leur pays à un homme de l’intelligence duquel il est plus que permis de douter. Je pense à ces faux prophètes qui entrainent des millions de croyants  à travers le monde dans des faux combats.

Je pense à des situations moins dramatiques où des experts en marketing-communication manipulent les envies et les transforment en besoins, et ce au profit de financiers peu scrupuleux!

Je pense aussi à ces médias qui forgent l’opinion publique et la déforme, par des pratiques inavouables mais tellement efficaces au point de faire passer des événements anodins pour des énormes scoops, juste pour pouvoir vendre leurs espaces publicitaires.

La vigilance à la quelle appelle l’auteure dans les dernières pages du livre doit dépasser le cadre individuel et concerner également toutes les formes de représentation de la société.


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