Magazine Culture

Gaël faye rappeur, slammeur, burundeur

Publié le 11 janvier 2013 par Zafro @zafroland

Comment ça Burundeur ? Gaël Faye, rappeur, slammeur, ayant grandi au Burundi, oui. Il est franco-rwandais né en 1982, le rappeur fera certainement mieux connaître son nom en 2013. Il est celui qui a su dire que, bien que métis, bien que clair de peau, il a ressenti la différence. Ni à sa place là-bas, ni à sa place ici, il se doit de se sentir chez lui partout, bien qu'on lui montre le contraire, sinon où pourrait-il bien vivre ?

Capture d’écran 2013-01-11 à 08
Gaël Faye dit que sa passion est avant tout d'écrire des textes et que c'est tout ce qu'il sait faire. Il tire ses inspirations du hip-hop des années 90 et de la musique africaine (Sebene, Rumba, musique du Cap-vert et de l'Angola). Au moment de l'adolescence quand il dû choisir entre son côté noir et son côté blanc, il évita d'aller d'un côté ou de l'autre.

Rejoignez Zafro sur Facebook

Alors que la guerre lui fait quitter son pays, il écrit son premier texte à l'âge de treize ans :

"C’était quelques jours avant d’être rapatrié. Ils ont fermé l’école française à Bujumbura. On avait trois jours pour faire nos bagages. Ça bardait, on entendait le bruit des balles partout... Je ne sais même pas pourquoi j’ai écrit, j’avais peur. C’était une pulsion irrépressible. Sans ces circonstances-là, je suis persuadé que je n’aurais jamais écrit de ma vie."

 

De MJC en fêtes de la musique, après un essai à Londres dans la finance, son premier groupe Milk Coffee Sugar, Gaël Faye dit "M" à tout ça et décide de s'investir dans sa passion, inspiré par ses origines lusophones. A propos de son enfance et de la guerre du Rwanda il dira :

"J’ai passé une adolescence difficile. Au moment du génocide rwandais, les Hutus m’en voulaient parce que ma mère était tutsie, les Tutsis m’en voulaient parce que mon père était français. Blanc et noir aussi, ça a été compliqué. Dans A-France, je parle d’écartèlement, dans Métis je renoue un petit peu avec moi-même. Par l’écriture, tu vois où sont tes limites. Je me suis senti tiraillé parce qu’on ne m’a pas bien donné les deux cultures dont je suis issu, en les opposant d’entrée de jeu. Même mes parents inconsciemment l’ont fait. Quand on a un enfant métis, on n’a pas le mode d’emploi pour ne pas qu’il se sente exclu. C’est un équilibre à trouver, que j’ai fini par acquérir en faisant un travail sur moi-même."

Gaël Faye, métis, il est 50/50 mais a reflété la problématique des métis dans son titre du même nom. Les métis souhaiteraient pouvoir s'enrichir de tout ce qui fait d'eux une personne à part entière. Au lieu de cela la société leur demande de choisir leur camp. Ne ratez pas l'album de Gaël Faye "Pili pili sur un croissant au beurre" qui sortira le 4 février 2013.

 


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Zafro 2110436 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines