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Marie Antoinette de Sofia Coppola avec Kirsten Dunst, Jason Schwartzman, Steve Coogan, Rose Byrne

Par Kojimaemi

pochette-film-marie-antoinetteSofia Coppola retrace ici la vie de la dernière reine de France depuis le moment où elle quitte l'Autriche, son pays natal, pour épouser le Dauphin de France jusqu'au jour où la colère du peuple français la force à quitter Versailles.

Indéniablement, l'image du film est très belle et très soignée; on se croirait perdu dans une peinture de Fragonard entre soieries pastel et pâtisseries colorées. Mais l'ambiance sucrée devient vite lassante et écoeurante car derrière l'étude visuelle, il n'y a rien d'autre que l'ennui.

Les costumes sont sublimissimes, les décors sont magnifiques mais il n'y a pas d'histoire; juste une succession plus ou moins approximative d'événements qui ont animé la vie de Marie Antoinette. Toute la première partie, on fait face à l'obsession de la copulation mais rien sur les difficultés d'intégration d'une jeune autrichienne en France. Visiblement, elle n'a aucune difficulté à surmonter la terrible épreuve du passage de la frontière alors qu'on lui ôte tout; ses habits comme son chien, sous prétexte qu'ils ne sont pas français. La deuxième partie est une succession de fêtes presque orgiaques où le champagne coule à flots et les attitudes se font plus libertines. La troisième partie expédie au gré de clichés grossiers la dernière partie de la vie de Marie Antoinette en quelques trente minutes, comme si ça n'était pas important. Après tout, ce n'est que la dernière reine de France, et son passage sur l'échafaud n'est qu'anecdotique.

Sofia Coppola a voulu dépoussiérer l'image de Marie Antoinette et je la félicite de son initiative mais son travail est baclé. En effet, il y a eu prise de risque avec la bande originale, mais quitte à bousculer les habitudes, autant le faire correctement parce qu'on n'entend seulement quelques notes de musique moderne. Le film manque d'enjeux. La vie de cette pauvre femme est suffisamment romanesque pour créer des oeuvres décentes; il n'y a qu'à se tourner vers Le Chevalier de Maison Rouge de Dumas ou le manga La Rose de Versailles d'Ikeda Riyoko pour le constater. Pour tout néophyte, Marie Antoinette apparaît comme une adolescente rebelle incontrôlable et capricieuse, Louis XVI comme un crétin timide, Fersen comme un séducteur sans grande consistance,... Rien de très palpitant.

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Que dire de la prestation de Kirsten Dunst? Elle n'est pas une grande actrice mais elle tient bien le rôle de Marie Antoinette vue par Sofia Coppola, c'est à dire une femme enfant qui ne recherche que le plaisir et dont la psychologie est assez limitée. Il y a peu de scènes où on peut capter le désespoir d'une femme qui était détestée par presque tout le monde. Elle sait être émouvante au moment où elle s'effondre quand son beau frère a son premier enfant... Mais celui qui m'a le plus touchée, c'est son mari, pauvre homme submergé par le devoir alors que tout ce qui l'intéresse, ce sont les serrures.

En bref, je crois que le cinéma made in Coppola (père ou fille) ce n'est pas vraiment mon truc. Je n'avais déjà pas compris Virgin Suicides, maintenant je suis perplexe devant Marie Antoinette. Pour le prochain, je pense passer mon tour.


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