Lors d'une soirée de fin d'études bien arrosée, Felix Hautbois, garçon timide et renfermé, est humilié en jouant au jeu de la bouteille. Un an plus tard, les cinq personnes responsables de cette vexation sont invitées à sa fête d'anniversaire. Ils déchantent vite quand ils découvrent que la fête en question se tient dans une cabane au milieu d'une forêt boueuse et que leur hôte est absent.
Tout ce qu’on peut dire, c’est que Truth or Dare ne brille pas par son originalité. Loin de là. Tous les ingrédients de base du film d’horreur classique sont présents : une bande de jeunes, une cabane dans les bois, des secrets et un psychopathe ; rien ne manque. La seule nouveauté est le détournement d’un jeu qui se veut innocent et je pense que ça n’a pas été assez exploité. On n’échappe pas non plus à quelques clichés, maladresses et incohérences mais le film est tout de même rondement mené et la chute beaucoup plus réussie et moins prévisible que le début. Les personnages sont séquestrés dans la même pièce et ce huis-clos fait ressortir le pire chez eux. D'une certaine manière, ils sont autant responsables que leur bourreau des souffrances qui leur sont infligées puisqu'ils ne cessent d'être suspicieux les uns envers les autres. L'union fait la force, et ici, l'amitié partagée par les personnages est trop superficielle pour les protéger les uns des autres. J'ai trouvé le casting excellent; ces jeunes talents britanniques sont très prometteurs, mais il y en a deux qui se détachent du groupe. D'abord Eleanor, véritable garce insensible et manipulatrice dont la personnalité offre à Jennie Jacques un superbe rôle, à la fois antipathique et attachant. La révélation reste David Oakes, génial William dans Les Piliers de la terre, qui se glisse dans la peau de Justin, un soldat psychopathe et sadique qui cherche à venger son petit frère en torturant joyeusement la petite bande retenue prisonnière. Le machiavélisme de Justin frôle la folie et David Oakes excelle dans ce registre. Sa prestation remarquable permet au film de ne pas être un navet de plus dans la vaste production horrifique. On ne le voit pas jouer un fou. Il est fou.