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Elle s’appelait Fidan

Publié le 11 janvier 2013 par Thierry Gil @daubagnealalune
Fidan Dogan (à droite) avait rencontré les militantes du collectif  “Femmes en marche” en 2011 à Aubagne

Fidan Dogan (à droite) lors d’une rencontre avec le collectif “Femmes en Marche” en 2011 à Aubagne à l’occasion de la Fête de la Paix

Elle s’appelait Fidan Dogan. Elle avait 32 ans. Fidan a été lâchement assassinée dans la nuit du 9 au 10 janvier avec deux autres femmes dans un institut de la communauté kurde du Xème arrondissement de Paris. Fidan était permanente du centre d’information du Kurdistan, responsable de la fédération des associations kurdes. Elle était également la représentante en France du Congrès national du Kurdistan et se battait pour la reconnaissance des droits élémentaires de son peuple. C’est à ce titre que Fidan avait été accueillie à Aubagne en 2011 à l’occasion de la Fête de la Paix. Ce rassemblement à la fois artistique et culturelle organisé chaque année en septembre est un moment privilégié d’échanges et de rencontres solidaires inscrites dans ce qu’on appelle ici la “Culture de Paix”. A l’instar de ces femmes sahraouies qui avaient elles aussi reçu l’hospitalité des Aubagnais, Fidan avait été invitée à rencontrer les militantes du collectif “Femmes en marche”, une association très active pour faire reculer partout où c’est nécessaire les discriminations et les violences faites aux femmes.

L’adjointe au maire d’Aubagne, Chantal Giraud-Sauveur, se souvient de sa rencontre avec Fidan : “J’ai fait sa connaissance à l’occasion d’une rencontre organisée par l’association Arcadie pendant la Fête de la Paix, une soirée informelle mais combien riche en échanges. Fidan nous avait expliqué son engagement pour la cause kurde, nous avions parlé de la paix et des femmes très présentes dans ce mouvement. Nous avons partagé ce soir-là nos rires, nos convictions d’un monde meilleur. Elle avait parlé de son engagement avec pudeur. Elle était très optimiste, souriante et confiante, et avait dans son cœur à la fois la France et le Kurdistan. Je garde d’elle le souvenir d’une jeune femme douce et convaincue, souriante mais déterminée ”. Un engagement qui a coûté la vie à cette jeune militante qui n’avait dans le cœur que des espoirs de paix.

Comme de nombreuses autres femmes dans le monde qui se battent avec courage pour leurs droits et au delà pour les libertés fondamentales de chaque individu, Fidan était en première ligne, exposée au danger. A Aubagne, elle s’était confiée à ses hôtes et avait avoué craindre d’être victime de ceux qui assimilent les militantes du peuple kurde à des terroristes. Son installation en France il y a de cela plusieurs années ne l’a pas protégée de ses assassins.


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