La petite île de la Madonna del Monte, d’une superficie de 5365 m², se trouve entre San Giacomo in Paludo et Mazzorbo, le long du canal Scomenzera San Giacomo qui relie Murano et Burano. Vous êtes donc tous passé à côté de cette île abandonnée, en allant à Burano en vaporetto. Elle est à six kilomètres des Fondamente Nove.
En fait, le territoire se compose de deux îlots autrefois reliés par une étroite bande de terre qui se révèle parfois lors des marées les plus basses.
En 1303 quattre sœurs bénédictines, ont érigé dans cette bande de terre, un monastère dédié à Saint-Nicolas, d’où l’ancien toponyme de San Nicolò della Cavana.
Après la mort des nonnes, ,dans la misère et sans qu’elles aient trouvé de successeurs, le monastère fut abandonné en 1432, vu la pauvreté du lieu, ses actifs furent transférés au couvent de Santa Caterina de Mazzorbo. L’île restait désolée pendant environ deux siècles, retournant à l’état de marais, et les bâtiments ont été détruits. Puis, deux ermites virent s’y installer et vivre selon la règle de Saint Paul. ainsi, pendant tout un siècle, l’île fut le refuges de moines ermites qui s’y succédèrent. Le 11 juillet 1712, le vénitien Pietro Tabacco obtint, par décret du Sénat, l’utilisation de l’île et y fit construire, sur les ruines du monastère, une église dédiée à Sainte Marie du Rosaire consacrée par l’évêque de Torcello, Marco Giustiniani. Ce fut la période la plus faste de l’île où des messes quotidiennes, dédiées aux défunts, attiraient de nombreux fidèles.
Depuis cette époque, l’île fut communément appelée Monte del Rosario ou Madonna del Monte.
Le petit bâtiment a été démoli au milieu du XVIIIème siècle pour faire place à une poudrière, dont subsistent les ruines.
Des deux îles voisines, reliées par une étroite bande de terre protégée par une clôture des origines, il ne reste que bien peu.
Au cours de la dernière guerre, une tempête a détruit le lien entre les deux îles et à la fin de la guerre l’île a finalement été totalement abandonnée.
Aujourd’hui, l’île est une propriété privée et déserte, et elle est dans un état de délabrement qui fait pitié. Elle a fait l’objet de nombreuses propositions pour sa restauration et un usage futur, mais son sort dépendra de ses actuels (et / ou futurs) propriétaires.
Voir l’article de Fausto, sur ce sujet dans Alloggi Barbaria et celui de Chiara Signorini…