Maison Clément Faugier
130 ans de marrons par Patrick Faus
La célébrissime crème de marrons apparaît en 1885 dans le but au départ de « recycler » la masse de brisures de marrons glacés. Clément Faugier y ajoute des châtaignes préalablement cuites à la vapeur, un sirop de confisage, du sucre, et la « magic touch » de la vanille. Toujours copiée, jamais égalée !
Châtaignes ou marrons ?
Des marrons pour le chef
Rencontre avec Jean-David Boiron
Président du Directoire de Clément Faugier depuis 2005
La famille Boiron, longtemps principal fournisseur de marrons pour Clément Faugier, a racheté la société Clément Faugier dans les années 1970 qui conserve cependant 20% du capital. Boiron Surgélation congèle et stocke les châtaignes pour la fabrication de la crème de marrons. L’entreprise stocke également dans ses entrepôts frigorifiques les marrons à confire, transformés ensuite chez Clément Faugier en marrons glacés. Aujourd’hui, la diversification et la conquête de nouveaux marchés déterminent la croissance de la société qui arrive à saturation sur le marché français avec également un concurrent énorme : Nutella. Alors, on lance les petits tubes, les gourdes (Marpom’s), des partenariats avec Materne et La Laitière (MaronSui’s) qui perdurent depuis des décennies, et la marque fournit des glaciers et des chocolatiers dont Lindt. Jean-David Boiron teste également la vente en hôtels des mini-tubes pour les petits-déjeuners. Un marché potentiel important. A l’export, la Chine est bien sûr dans le collimateur.Selon vous, quel est le secret de la longévité de la société ?
Nous sommes très attachés à notre terroir et à notre savoir faire qui permet de faire perdurer une qualité reconnue dans un grand nombre de pays à travers le monde.
Vous parlez de terroir, quelle est la part de l’Ardèche aujourd’hui dans la production de châtaignes ?
En fonction des années et de la récolte, entre 20 et 25%. Le reste vient d’Italie, d’Espagne et du Portugal. La race étant la même, il y a peu de différence entre les provenances. Aujourd’hui, 99% des marrons glacés faits en France sont italiens, de la région de Naples ou de Turin. En Ardèche et surtout dans le Périgord, des hybrides de châtaigniers ont été plantés qui ne sont pas de la même race et que nous n’utilisons pas. Ils font de grosses châtaignes précoces mais de par la grosseur, elles manquent de saveurs, mais les arbres produisent déjà en quantité au bout de trois ou quatre ans. Donc, une rentabilité plus rapide.
Quelle fut la raison de la présence de vanille ?
Nous utilisons toujours la recette originale où la vanille n’entre que pour à 0,01% dans le produit. C’est un exhausteur de goût pour potentialiser le goût de la châtaigne. Si on sent trop la vanille, c’est pour cacher le goût d’un produit de moyenne qualité. Ça permet aussi d’avoir un produit constant toute l’année au niveau du goût.
On assiste chez les grands chefs pâtissiers à un retour de la crème de marrons dans leurs compositions de bûches mais aussi toute l’année…
On travaille avec les restaurants sur une gamme pour professionnels et on donne aussi des idées de desserts. Également, on s’appuie beaucoup sur des chefs étrangers pour proposer des recettes et des idées d’utilisationsme de marrons, surtout aux Etats-Unis et au Japon. Le Japon d’ailleurs consomme de la crème de marrons toute l’année et même des marrons glacés toute l’année, alors qu’en France, le marron glacé c’est Noël et c’est tout.
Logis Roy
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Mère Brazier (** Michelin)
Mathieu Viannay
12, rue Royale
69001 Lyon
Tél : 04 78 23 17 20
Carte : 100 € environ