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Le héron de Guernica de Antoine CHOPLIN

Par Lecturissime

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♥ ♥ ♥ ♥

L’auteur :

Antoine Choplin est depuis 1996 l’organisateur du festival de l’Arpenteur, en Isère, événement consacré au spectacle vivant et à la littérature.

Il vit près de Grenoble, où il concilie son travail d’auteur, ses activités culturelles et sa passion pour la marche en montagne.

Il est également l’auteur de plusieurs livres parus aux éditions de La fosse aux ours, notamment Radeau (2003, Prix des librairies Initiales), Léger fracas du monde (2005) et L’Impasse (2006).

Antoine Choplin reçoit le Prix France Télévisions 2012 pour "La nuit tombée". (Source : Babélio)

Interview : http://www.babelio.com/auteur/Antoine-Choplin/30311

L’histoire :

Guernica. Avril 1937. Jeune peintre autodidacte, Basilio passe son temps dans les marais à observer des hérons cendrés. Ce n’est pas qu’il se sente extérieur au conflit, il a même chercher à s’enrôler dans l’armée républicaine. Mais tandis que les bombardiers allemands sillonnent déjà le ciel, il s’acharne à rendre par le pinceau le frémissement invisible de la vie, dans les plumes d’un de ces oiseaux hiératiques. Dans quelques heures, Guernica sera une ville en cendres, mais c’est un peintre autrement célèbre qui va en rendre compte, magistralement.

L’un comme l’autre, pourtant, le petit peintre de hérons tout autant que le Picasso mondialement connu, nous interrogent sur les tragédies de la guerre et la nécessité de l’art pour en témoigner. (Quatrième de couverture)

 

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Ce que j’ai aimé :

Le héron de Guernica est un texte magnifique qui nous parle de la guerre, de l’amour, de l’art avec une économie de mots et d’images saisissantes. Il évoque le massacre de Guernica, ville d’innocents bombardés par les allemands pour soutenir Franco, devenu symbole de l’horreur perpétrée par la guerre.

Il suit surtout les traces de Basilio, jeune homme qui se plaît à peindre la fragilité des hérons au bord de la rivière. Témoin du bombardement, il se rend ensuite à Paris, pour découvrir la toile que Picasso a consacré à cette tuerie, tableau peint à Paris, loin de l’horreur. Et pourtant, ce sera la toile de cet artiste qui inscrira Guernica dans la postérité.

Antoine Choplin s’interroge ainsi sur le pouvoir de l’art et des choix de l’artiste :

" J'ai photographié la bicyclette, aussi.

Quelle bicyclette?

Celle qu'on voit là-bas, couchée par terre au milieu de la place.

C'est une drôle d'idée, dit le père Eusebio en regardant vers la bicyclette.

Les avions, ça suffit pas pour raconter ce qui se passe ici, dit Basilio. Dès que tu te mets la tête sous le drap noir et l'oeil dans le viseur tu te rends compe que ça suffit pas.

Si on peut voir les bombardiers juste là, c'est déjà beaucoup, non? (…)

Rien que ça, une bicyclette qui repose à terre, au milieu d'une place déserte. Je crois que c'est pas mal pour donner à deviner tout ce qu'on voit pas sur l'image. Toutes ces choses qui flottent dans l'air et qui fabriquent notre peur de maintenant. Qu'on peut pas graver sur du papier mais qui nous empêchent presque de respirer, par moments. Tu vois ce que je veux dire? » (p. 106)

Basilio est un artiste qui s’intéresse à « Toutes les choses qu’on ne voit pas. Tout ce qui palpite sans figurer sur les images, ce qu’on éprouve avec force et qui se refuse à nos sens premiers. Et dont on voudrait témoigner pourtant. » (p. 108)

   

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Un très beau texte sur la nécessité pour l'artiste d'offrir son talent à la description de l'horreur pour marquer les esprits et ne pas laisser dans l'oubli ces morts et ces vivants à jamais marqués par la guerre...

Ce que j’ai moins aimé :

-   Rien.

Premières phrases :

« La veille, après avoir quitté la gare, Basilio s’était aventuré au hasard, parmi les rues.

Vers le soir, il avait franchi les grilles du jardin du Luxembourg et s’était assis sur un banc, un peu à l’écart des allées. La nuit était tombée. »

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Du même auteur : La nuit tombée de Antoine CHOPLIN

D’autres avis :

Kathel ; Agathe ; Aproposdelivres ; Uncoindeblog ; Val ; Yv

 

Le héron de Guernica, Antoine Choplin, La Brune, 2011, 158 p., 16 euros


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