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Intervention Française au Mali : une nouvelle Libye ?

Publié le 15 janvier 2013 par Vindex @BloggActualite
Le samedi 12 janvier 2013, la France est entrée en guerre. En effet, jeudi soir, le 10, le président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, a lancé un appel à l’aide à l’ONU et à la France pour aider son pays à lutter contre l’offensive des rebelles du Nord du pays. En effet, ces derniers qui occupent la moitié septentrionale du pays ont accentué leur pression en prenant la ville de Kona (voir carte) et en lançant une offensive sur Mopti. Si cette ville tombait, la route était grande ouverte pour l’invasion du reste du pays et surtout de la capitale Bamako. François Hollande a décidé vendredi de donner son accord pour une intervention des forces françaises contre les rebelles. Dès samedi, l’aviation a bombardé une colonne de véhiculés armés se dirigeant vers la ville de Mopti stoppant net l’avancée ennemie. Depuis, les villes principales de Gao et Kidal dans lesquelles sont concentrées les forces ennemies sont touchées par les frappes françaises visant à faire fuir les terroristes et à détruire leurs bases logistiques.

Intervention Française au Mali : une nouvelle Libye ?

Figure 1 : le Mali coupé en deux aujourd'hui


Mais qui sont ces rebelles, pourquoi s’en sont-ils pris au Mali et pourquoi la France intervient-elle ? 

Le Mali, un contrecoup de la chute de Kadhafi 


Il faut remonter à la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011. En effet, le Colonel avait employé des Africains dans son armée dont des Touaregs. Ces derniers, ainsi que de nombreux groupes terroristes, ont profité de la déliquescence du régime pour piller les réserves d’armes du régime déchu. Ils se sont ensuite dispersés dans tout le Sahara, les Touaregs maliens sont eux revenus au pays avec les armes qu’ils avaient volés. Ce peuple a toujours été mal vu par les Maliens du Sud car ils étaient nomades et donc difficilement contrôlables. Ils se sont déjà révoltés à plusieurs reprises depuis cent ans dont la dernière en 2006[1]. Réunis dans le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) et alliés au mouvement salafiste Ansar Dine, alliés à d'autres mouvements islamistes, ils déclenchent une offensive contre l’armée malienne le 17 janvier 2012 par l'attaque de camps militaires maliens dans le nord du pays. L’Azawad correspond aux trois régions maliennes de Kidal, Tombouctou et Gao. Cette région est contrôlée le 5 avril 2012, et le jour suivant, les Touaregs déclarent l'indépendance de l'Azawad. Celle-ci n’est pas reconnue par la communauté internationale. Toutefois, le 27 juin, les islamistes entrent en conflit avec la MNLA pour le contrôle de la ville de GAO. A partir de ce moment, ils vont chasser progressivement les Touaregs de tout l’Azawad et imposer la Charia, la loi islamique. C’est pour cela qu’ils ont commencé à détruire sept des seize mausolées 333 saints que compte la ville. En effet, pour eux l’islam n’a pas de saints. 
Ce sont ces groupes qui ont lancé l’offensive contre le sud du Mali pour s’emparer de la capitale du pays. Ces groupes sont des organisations terroristes qui enlèvent des gens et se financent grâce à des réseaux illégaux. Ils menacent les intérêts des pays occidentaux dont la France principalement dans toute la région et menacent de commettre des attentats contre ses intérêts ou dans l’Hexagone même. C’est pour cette raison que Paris s’est engagée dans la lutte pour défendre l’intégrité territoriale du Mali. 

Pourquoi une intervention française maintenant ? 


Après l’invasion du nord du pays par les rebelles, il était prévu, selon les plans de l’ONU et de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, voire carte), de former des soldats africains pour une intervention au printemps voire à l’été 2013. La France devait former ces soldats et donner un appui logistique. Il n’était pas prévu que la France intervienne militairement.

Intervention Française au Mali : une nouvelle Libye ?

Figure 2 : les Etats membres de la CEDEAO

Or La prise jeudi par les djihadistes de la localité de Kona a bouleversé les plans de la communauté internationale. En effet, la France a répondu à l’appel du Mali pour apporter un soutien aérien et terrestre aux offensives de l’armée coalisée composée de soldats maliens et des premiers Etats africains déjà présents. D’autres Etats doivent amener des soldats dans les jours qui viennent pour reconquérir le pays. Le problème est que la France fait intervenir ses propres soldats sur le front ce qui n’était pas prévu par la résolution de l’ONU. La question est donc de savoir jusqu’où Paris veut s’engager. D’après les propos de François Hollande, jusqu’à la reconquête totale du Nord Mali. Les Français veulent essayer de réduire l’importance des groupes terroristes afin de ne plus être menacé par ces derniers. Cela pourrait prendre plusieurs mois. En effet, les rebelles qui se sont regroupés à Tombouctou, se sont organisés et opposent une forte résistance aux troupes de la coalition.L’intervention française va donc prendre du temps. La question est de savoir si la France est prête à rester longtemps au Mali et son rôle face aux soldats de la CEDEAO et du Mali qui doivent être les principaux acteurs de la reconquête. Rappelons que nous avons des otages au Niger dont le sort est en partie liée à l’évolution de la situation au Mali. De plus, la France doit se protéger contre d’éventuelles représailles sur le territoire même de l’Hexagone via des attentats terroristes.
Sources : www.lepoint.frWikipédia


[1]http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_national_pour_la_lib%C3%A9ration_de_l%27Azawad#Histoire
Florian Thomas

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