Olympie, Pékin, Istambul, Saint Petersbourg, Londres : la flamme olympique traverse aujourd’hui Paris et part ensuite pour l’Amérique. De pays en pays, elle rejoindra enfin la Chine, non sans avoir traversé le Tibet. Le flambeau parcourt le globe.
Mais personne n’y reconnaît le progrès de l’unité du genre humain. Il faudrait que l’itinéraire s’étende au monde entier, à tout lieu habité par des hommes ; que l’ouverture des frontières et l’amitié des peuples ne soient pas qu’une apparence. Les incidents auxquels donne lieu ce relais rappellent la discorde qui règne entre les hommes.
Ce parcours géographique ne fait donc pas l’union des nations. Plus significatives en revanche sont les cérémonies qui accompagnent l’événement olympique. Rencontres diplomatiques, assemblées et conférences, cette mise en scène publique qui règle le détail des discours et des gestes est un signe de reconnaissance de l’humain. Ce goût des hommes pour le bel ordonnancement indique une sorte d’unité esthétique.
Surtout, le relais dans l’espace exprime la transmission dans le temps. Malgré oublis et aléas, des coutumes sportives de l’antiquité ont frayé leur chemin jusqu’à nous. Cette transmission, nommée proprement tradition, est d’autant mieux le signe de l’humain que son histoire fut accidentée et discontinue. Des morceaux de la Grèce ont traversé les âges, de façon tout à fait contingente.
C’est sur ce fond d’humanité que se produisent les protestations actuelles, qui à leur tour signifient la recherche d’un accord autour de valeurs universelles : contre l’impérialisme l’unité cosmopolitique se fait jour.