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La jeunesse mélancolique et très désabusée d’Adolf Hitler – Michel Folco

Par Felynrah

hitlerLa jeunesse mélancolique et très désabusée d’Adolf Hitler « Qu’ils s’appellent Hitler, Capone ou Dillinger, petits ils écoutaient leur mère… Ils ont fait leur chemin dans les affaires. » Eddy Mitchell, L’important c’est de bien aimer sa maman Bien sûr, ses origines furent incertaines. Bien sûr, son talent était médiocre. Bien sûr, sa mère mourut trop jeune. Bien sûr, ses passions n’avaient rien de flamboyant ni d’exceptionnel. La banalité de la jeunesse d’Hitler fait la force de cet ouvrage. Mais au fur et à mesure qu’on avance dans ce livre étrange grandit un personnage dont la détermination, peu à peu, nous perturbe. Car on ne peut décrypter son enfance sans imaginer son avenir, sa puissance destructrice, le pouvoir qu’il exercera sur une grande part de son peuple, lui qui est si peu fascinant. Michel Folco n’est pas biographe, même si ses ouvrages sont minutieusement documentés. Avec toute sa fantaisie, tout son humour décapant, il s’applique à nous conter comment le plus banal des enfants peut receler le plus effrayant des monstres. Le roman, ici, dépasse tous les livres d’histoire. La Saga de Michel Folco (Dieu et nous seuls pouvons, Un loup est un loup, En avant comme avant, Même le mal se fait bien), épopée haute en couleurs, en inventions et en trouvailles narratives, rencontre cette fois un personnage bien réel, trop réel. Et quel personnage ! Celui par qui tant d’injustices et de malheurs vont naître.

J’avoue ne pas vraiment être capable de donner un réel avis sur ce livre… Ni mauvais, ni excellent. L’auteur a une écriture qui rend ce roman vivant, les personnages relativement attachants. Et je pense que c’est de là que vient le hic : tout lecteur a besoin de pouvoir s’identifier un minimum au sujet principal d’un roman, ou à minima de trouver le héros du roman un peu sympathique… Mais qui a envie de trouver Hitler, même enfant, sympathique ? Je pense d’ailleurs que l’auteur a eu cette même ambiguïté : on le sent parfois un peu timide et pas forcément à l’aise avec ce sujet.

Revenons donc au sujet principal, à savoir, l’enfance d’Hitler. L’auteur s’est très bien documenté sur l’enfance d’Hitler. C’est évidemment romancé mais le fonds historique est très sérieux, très bien documenté. Le début du roman pose vraiment les circonstances de la naissance d’Hitler, puis débute le fonds du roman, à savoir comment grandit cet enfant imbus de lui-même, à qui l’on ne dit jamais non, qui découvre le non lorsque les beaux-arts refusent sa candidature…

Ce qui est vraiment dérangeant dans ce roman est l’absence d’horreur… Rien ne présage en lisant cette enfance, somme toute plutôt heureuse, ce que deviendra Hitler. A peine une ébauche de certaines idées dans la fin de ce livre, rien de plus, rien qui présage que cet adolescent deviendra un monstre. En cela, ce roman est une réussite. Mais il ne fera pas partie de mes coups de coeur…



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