Congratulations

Foxygen - We are the 21st Century Ambassadors of Peace & Magic

Qui parmi vous a déjà essayé de composer une chanson ? Ou même simplement d’inventer une mélodie ? Prenons cinq minutes. Oubliez travail, enfants, obligations diverses. Vous voilà dans un silence propice à la création. Que vous soyez musicien rompu à la science de l’arpège ou simple siffloteur sous une douche mal réverbérée, tricotez-moi un air honnête pour voir, ou la structure d’une chanson efficace. J’attends.

Alors ? Pas simple hein, non, effectivement. Après avoir chassé les milliards de mélodies existantes qui polluent votre cerveau, peut-être aurez-vous trouvé un semblant de combinaisons mélodieuses. Combinaisons qui seront très vite discréditées parce que pompées sur les Beatles, Jean Sébastien Bach ou Chimène Badi. C’est le jeu ma pauvre Lucette : la composition d’une chanson est tout un art. Alors que dire maintenant de ceux qui sortent du lot, qui parviennent à ériger au statut d’œuvre remarquable un précipité en fa en sol de quatre minutes trente ?

La question il faut la poser à Foxygen. Quel culot. Quelle science de l’inattendu. En neuf titres, les jeunes américains prennent le relais des géniaux MGMT (autres brillants alchimistes de bonnes tambouilles dans des pots vintage) tout en s’offrant le luxe de convoquer Bowie, Lennon, Paul Simon et tant d’autres à leur canevas d’inspiration lumineuse. Paul Mc Cartney a raconté cent fois la genèse de Yesterday, tube si évident qu’il était persuadé de l’avoir inconsciemment emprunté ailleurs. Eh bien c’est tout le talent de Foxygen sur We are the 21st century ambassadors of peace and magic : en écoutant les irrésistibles San Francisco ou Shuggie, vous ne pourrez pas vous empêcher de faire mille rapprochements. Mais vous devrez au final abdiquer : ces deux huluberlus touchés par la grâce bousculent et réinventent avec une malice de branleurs la recette de la chanson pop-rock multi-facettes. Résultat : nous voilà déjà confrontés à l’un des albums de 2013. Haut la main.