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Glorious Bastard : Django Unchained

Publié le 17 janvier 2013 par Unionstreet

Glorious Bastard : Django Unchained

Il y a du Sergio Corbucci et du Sergio Leone dans ce Django Unchained. Evidement. Mais il y a surtout du Quentin Tarantino. Nous attendions tous avec impatiente ce film puisque nous savions à quel point le réalisateur est amoureux du western. Autant que de la série B, c’est dire. Dans Inglourious Basterds et Kill Bill vol.2 il y avait déjà des empreintes de western-spaghetti et Ennio Morricone constituait un point majeur de ses bandes originales. Voilà donc son western spaghetti dans lequel il met tout en oeuvre pour créer un hommage à ce genre tout en déployant sa marque de fabrique : du grand art.

Dans le sud des États-Unis, deux ans avant la guerre de Sécession, le Dr King Schultz, un chasseur de primes allemand, fait l’acquisition de Django, un esclave qui peut l’aider à traquer les frères Brittle, les meurtriers qu’il recherche. Schultz promet à Django de lui rendre sa liberté lorsqu’il aura capturé les Brittle – morts ou vifs. Alors que les deux hommes pistent les dangereux criminels, Django n’oublie pas que son seul but est de retrouver Broomhilda, sa femme, dont il fut séparé à cause du commerce des esclaves.

Glorious Bastard : Django Unchained

Le film débute dans une forêt, de nuit, lieu de la première rencontre entre Django & le Dr Schultz. Dialogues fins, violence, humour : dès le premier quart d’heure le spectateur est déjà conquis et est prêt à suivre les deux compagnons dans un périple sanglant. Tout le film est construit autour de la relation des deux hommes : la libération de Django et la recherche de sa femme. Décidément depuis Kill Bill tout n’est question que de vengeance. Et encore une fois cette vengeance se déroule avec en toile de fond la guerre de Sécession et l’esclavage. Tarantino mêle avec une très grande intelligence l’humour noir et les moments plus sérieux.

Il nous plonge sans peur dans l’horrible situation des noirs esclaves et présente une galerie de blancs pervers et abominables. Nous voyageons entre violence et fresque aux paysages gigantesques, de l’humour à l’horreur, de la tension aux scènes jouissives. Avec une BO aux petits oignons Tarantino nous concocte peut être le meilleur film de sa carrière depuis bien longtemps. Le western est là et son univers également. La trame n’est pas sans rappeler celle de Kill Bill. Lorsque le docteur raconte une histoire à Django auprès du feu nous pensons à Bill racontant la légende de Paï Maï. La Lettre à Elise de Beethoven est entendu comme dans Inglourious Basterds, l’explosion de la maison rappelle celle du théâtre avec les nazis … Les exemples sont nombreux, mais la l’ADN de Tarantino est bien là.

Cependant Django Unchained se distingue par une narration classique avec peu de flash back, et une narration chronologique. Et, assez rare pour être précisé, la mélancolie et le malaise éprouvés par certains personnages laissent penser que ce film est le plus mature réalisé par notre Quentin.

Glorious Bastard : Django Unchained

De plus, que dire du casting tellement la perfection est proche ? Jamie Fox est charismatique à souhait et Christoph Waltz est désormais la muse de Tarantino, et nous espérons profondément qu’il soit de la partie à chaque film. Samuel L. Jakcson en vil et abject esclave pourra être le personnage le plus contesté par certain (qui reprocheront de montrer un noir méprisable avec d’autres noir) qui apporte une dimension jouissive à la vengeance finale. Enfin, Leonardo DiCaprio grand oublié des Oscars, est surprenant en maître de Candieland, qui laisse éclater sa méchanceté dans une scène tendue de repas qui fera date.

En tout cas Django Unchained fait débuter l’année 2013 de la plus belle des manières (avec The Master, Lincoln que nous avons déjà vu, tout ça) et son film est telle la musique   de Verdi qu’il utilise : puissant et grand. Oui, c’est ça, Django Unchained est réellement un grand film, le nouveau grand film de sa carrière. Un de plus. Jouissif, amusant, parfois bouleversant, joutes verbales exquises : Tarantino est définitivement un maître, un génie, un fou de cinéma qui nous fait aimer le cinéma plus que jamais.

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« I like the way you die boy», Django Freeman

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