Au milieu de la salle 5 du Département des antiquités grecques étrusques et romaines, se dresse cette statue en bronze. Elle représente un homme nu dont la main gauche s’approche de la cuisse droite. Il s’agit d’un « apoxyomène » c'est-à-dire un athlète qui nettoie son corps en raclant le mélange d’huile et de sable qui lui colle à la peau après une épreuve sportive. Apoxyomène vient donc du Grec ancien « apoxuo » qui veut dire racler ou gratter.
Pour les lectrices qui se disent que les femmes de l’époque avaient la chance de pouvoir se rincer l’œil avec ces beaux athlètes dénudés je suis au regret de vous décevoir mesdames. Sachez qu’à l’époque les femmes n’étaient pas admises dans les stades….
Mais revenons à notre statue – que tout le monde peut aller admirer au Louvre – c’est une pièce exceptionnelle. En effet, peu de grandes pièces en bronze antique sont parvenues jusqu’à nous. La plupart ont été refondues aux périodes de pénuries, après les invasions barbares, afin de récupérer le métal pour fabriquer des armes ou de la vaisselle. La découverte d’un grand bronze antique est donc toujours un évènement. L’apoxyomène a été repéré en 1996 par un plongeur à 45 mètres de profondeur dans les eaux Croates de la mer Adriatiques. Remontée en 1999, la statue a été restaurée par l’institut Croate de restauration à Zagreb, elle est très bien conservée car il ne manque que le « strigile », c'est-à-dire le racloir utilisé par les athlètes d’alors pour racler le mélange d’huile et de sable qui leur colle à la peau après l’effort.
L’œuvre est datée du IVe siècle avant notre ère, elle a été retrouvée seule sous l’eau ce qui indiquerait qu’elle a sans doute été jetée d’un navire au cours d’une tempête. On ne sait donc pas où elle a été fabriquée et à qui elle était destinée.
L’apoxyomène est au Louvre jusqu’au 25 février 2013 (Aile Denon – rez-de-chaussée - salle 5). Il s’agit d’un prêt du ministère Croate de la culture à l’occasion du festival de la Croatie en France.
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