Celui-là ne sort que lundi prochain, mais comme je vous l'ai déjà dit, "la musique à papa" participe au nouveau concours des blogueurs mangeurs de disques et le sujet devrait squatter de manière quasi-exclusive le blog pendant 15 jours. Foxygen donc, mon album de 2012 et en janvier 2013, déjà un nouveau disque. Le groupe de bobos californiens qui balancent allègrement sur la "East Coast's attitude" ("There's no need to be an asshole, you're not in Brookyn anymore" sur "No Destruction") que certains aimeront pourtant détester, et qui fera indéniablement le buzz dans les semaines à venir. Il faut dire que leur musique possède des références impressionnantes : un mélange du "Let It Bleed" des Rolling Stones (le chanteur Sam France - oui, c'est son nom - semble imiter Mick Jagger sur la plupart des morceaux), du "Loaded" du Velvet Underground (on croirait entendre Lou Reed sur "No Destruction"), voire même du "Village Green" des Kinks (la mélodie ensoleillée de "San Francisco"). Malgré deux singles impeccables déjà parus, une légère déception pointe à l'écoute de cet album au titre un brin pompeux. Car si, sur le précédent "Take The Kids Off Broadway" on décelait déjà les influences, elles étaient noyées dans un son bancal, au final, assez unique. Les mélodies jouaient allègrement aux montagnes russes, ce qui faisait qu'on y revenait volontiers, y découvrant à chaque fois quelque chose de nouveau. Ici, les morceaux, mieux produits, sont aussi de facture plus classique, il y a moins de bifurcations imprévues. Les emprunts aux glorieux aînés sont presque immédiatement identifiables.
Bref, la folie (comme l'effet de surprise et l'inspiration "bowienne") a quelque peu disparue. Ce n'est certes pas encore suffisant, pour ma part, pour délaisser ce groupe. Mais si, le premier disque nous avait fait voir le côté "Oxygen", donnant une vraie bouffée d'air frais, celui-ci, plus calculé, nous montre un côté "Fox", plus rusé. On peut apprécier diversement les deux penchants.
Clip de "San Francisco" :
Clip de "Shuggie" :
Album en écoute intégrale sur Pitchfork.