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Horton

Par Rob Gordon
HortonUn pachyderme en équilibre, ça vous surprend ? Pourtant, c'est le petit miracle réussi par Horton, dernier né de chez Dreamworks, et qui assume brillamment le fait d'avoir le cul entre deux chaises. Il n'était pas franchement évident d'arriver à concilier l'étrange univers du Dr. Seuss (malmené dans Le Grinch et Le chat chapeauté) et un certain désir de classicisme en mode 3D. Si Jimmy Hayward et Steve Martino ont réussi leur coup, c'est d'abord grâce à une histoire idéale, qui zigzague d'un monde à l'autre (le macroscopique contre le microscopique) pour mieux faire cohabiter deux styles sans tomber dans ce qui aurait pu ressembler à une fâcheuse surimpression.
D'une part, donc, il y a cette jungle assez paisible, où vit cet inénarrable éléphant persuadé un jour d'entendre une poussière lui parler. Il s'agit en fait d'une planète carrément riquiqui, où vivent les Zous, petits êtres heureux comme tout, typiques de l'univers du Dr. Seuss, et ignorant leur condition d'êtes minuscules menacés à tout moment de disparaître dans d'atroces souffrances (en cas d'ingestion de la poussière par un animal ou autre catastrophe plus ou moins naturelle). Drôlatique et animalier, le monde d'Horton est un terrain connu, qui ravira les enfants par sa fraîcheur et son confort. Quant à l'univers des Zou, il donne au film une vraie singularité, l'empêchent justement de n'être qu'un Madagascar supplémentaire. Il y a entre ces deux mondes une sorte d'équilibre instable mais sans cesse maintenu, et il est bien difficile de choisir sa partie préférée.
Horton brille par sa cohérence, tant scénaristique qu'artistique, puisqu'il n'était a priori pas évident d'enchevêtrer les deux parties du film en les rendant indissociables et en permettant à chacune de nourrir l'autre. C'est là qu'Horton prend le dessus sur la sympathique série des Âge de glace, où les hilarantes aventures du rongeur prêt à tout pour sa noisette n'apparaissaient que comme des vignettes destinées à remplir des films dont l'intrigue centrale est moyennement captivante. D'où un spectacle savoureux et très amusant, dont l'authenticité visuelle est mille fois plus appréciable que le zèle un peu fatigant d'un Ratatouille un peu trop scolaire.
7/10

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