La prise d’otages qui a eu pour théâtre le site gazier de IN AMEMAS, dans les confins sahariens de l’Algérie, est un événement extrêmement grave à divers égards.
Mon propos ici n’est pas de traiter de cette tragédie humaine (on a enregistré plusieurs dizaines de morts), ni d’en analyser les tenants et les aboutissants (laissons cela aux autorités compétentes) mais tout simplement d’exprimer un grand coup de gueule en ce qui concerne le traitement médiatique réservé par les chaines françaises de télévision spécialisées dans l’information en continu.
L’événement se déroulait à 3.000 kilomètres de Paris, dans une zone où il n’y a pas un journaliste, pas une caméra, un appareil photo et encore moins une station de relais.
Pas un seul témoin oculaire de ce qui s’est passé; Pas un seul témoin qui aurait entendu quoi que ce soit!
Pourtant, les quatre chaines françaises – FRANCE24, I TELE, BFM TV et LCI) se sont emparés de l’événement et durant plus de 48 heures, elles se sont lancées la couverture d’un événement dont elles ignoraient tout!
Durant leurs soi-disant “éditions spéciales”, on a entendu un nombre incalculable d’affirmations aussitôt contredites, des tonnes d’informations contradictoires, des dizaines de renseignements sans aucun fondement.
Ni le nombre des otages, ni le mode opératoire des assaillants, ni leur origine, ni leurs éventuelles revendications, ni le sort réservé aux otages n’était attesté : forcement, il n’y avait pas d’informations! Cela n’a pas empêché les “journalistes” de ces diverses chaines, installés dans leurs studios parisiens de pérorer à longueur de journée sur éléments dont ils ignoraient tout. Pour donner le change, ils recourraient à des “correspondants” installés à Alger et qui en savaient peut-être encore moins que leurs commanditaires parisiens.
Le cirque médiatique culminait avec l’arrivée sur les différents plateaux des différents “experts” qui plastronnaient à qui mieux mieux et qui n’avaient aucun scrupule à parler de choses qu’ils ignoraient.
Mais il fallait bien tenir l’antenne! L’opération IN AMENAS était une diversion formidable par rapport à ce qui ce déroulait au Mali et qui risquait de porter un mauvais coup au moral des français.
Cet épisode m’a, je crois, définitivement brouillé avec les chaines d’info en continu : le journalisme télévisuel a montré ses limites, il y a plusieurs années déjà, depuis 1991 avec CNN et sa propagande , puis avec Al Jazera et son implication directe dans les événements.
Maintenant on tombe dans le tragi-comique des chaines qui traitent de sujets dont elles ignorent tout.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble