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Plomb de douane italien

Par Arevpam

Nous avons demandé un sondage en 2011 & 2012 sur le gisement que nous avions déclaré en 2010.
2011 :
Il s'agit d'un ensemble de pièces de bois assemblées, d'une portion de quille doublée de plomb et de cuivre, de nombreux clous en place et épars qui confirment la présence d'un bateau modeste.
Cependant le chargement de cette épave a révélé des marques sur des céramiques donnant deux informations : les deux différents types de marques retrouvées sont anglais et les dates indiquées sur ces mêmes marques donnent un terminus post quem de 1856.
Dans la deuxième moitié du XIXème siècle, le commerce de faïence anglaise, dite aussi « terre de pipe », était très populaire en Provence mais aussi dans le reste du monde. Ces faïences proviennent des ateliers de la région du Strafforshire, à l'image de Davenport et Wood&Bagaley, dont le prince de Galles George IV lui-même appréciait la vaisselle Davenport.
L'épave qui transportait ces céramiques pourrait être une tartane, comme celle qu'on a retrouvé plus au nord de l'Almanarre, qui transportait de la porcelaine bleue et blanche, mais française.
Ce site paraît prometteur pour la connaissance du commerce de cabotage à cette époque, et aussi pour la compréhension du trafic dans le golfe Giens. Cependant, cette épave se situe dans le couloir de forte érosion du double tombolo, et va donc être vouée à disparaître à plus ou moins courte échéance.
2012:
Ce gisement, sondé pour la 2ème et dernière fois en 2012 a permis de nouvelles découvertes,
notamment une plaque d'ardoise gravée d'un tableau, avec entrées inscrites. Un plomb de douane a
également été trouvé, venant d'Italie, et un bout de feutre en rouleau.
L'ensemble des pièces de bois assemblées, la portion de quille doublée de plomb et de
cuivre, la présence d'étoupe et les nombreux clous en place et épars confirment bien la présence d'un
bateau modeste.
Cependant le chargement de cette épave a révélé des marques sur des céramiques donnant deux
informations : les deux différents types de marques retrouvées sont anglais et les dates indiquées sur
ces mêmes marques donnent un terminus post quem de 1856.
Dans la deuxième moitié du XIXème siècle, le commerce de faïence anglaise, dite aussi « terre de
pipe », était très populaire en Provence mais aussi dans le reste du monde. Ces faïences proviennent
des ateliers de la région du Strafforshire, à l'image de Davenport et Wood&Bagaley, dont le prince de
Galles George IV lui-même appréciait la vaisselle Davenport. Quelques porcelaines pourrait être de la
marque Minton.
L'épave qui transportait ces céramiques pourrait être une tartane, comme celle qui a été
retrouvée plus au Nord de l'Almanarre, qui transportait de la porcelaine bleue et blanche, mais
française.
Ce site paraît prometteur pour la connaissance du commerce de cabotage à cette époque, et
aussi pour la compréhension du trafic dans le golfe Giens. Cependant, cette épave se situe dans le
couloir de forte érosion du double tombolo, et va donc être vouée à disparaître à plus ou moins courte
échéance.

epave-archeologie-hyeres

Sondage de l'épave du Golfe de Giens

Inventée en début d'année par un des membres de l'association AREVPAM, l'épave située dans le golfe de Giens repose dans 10 mètres d'eau sur le sable.
Le bateau, probablement une Tartane, bateau à voile  latine de type méditerranéen servant à la pêche mais également au transport. Ce type de bateau a disparu vers le  XXe siècle suite à l'apparition des transports routiers et ferrés.
Au mois de Mai, les membres de l'AREVPAM ont établi une expertise archéologique sur le navire, ou tout au moins ce qu'il en reste après avoir été disloquée par l'impact du naufrage et l'érosion du temps.
L'épave est très bouleversée, sa cargaison, tout comme sa structure, a quasiment disparu. Quelques rares fragments de céramique au décor fleuri témoignent d'une partie de la cargaison. Ces céramiques d'origine anglaise -Davenport pour une partie d'entre elles- ont été produites en 1856 comme l'atteste une marque de fabrique. L'angleterre inonde à la fin du XVIIIème siècle la France de ses marchandises. La découverte  d'une brosse à dent témoigne de la vie à bord, et humanise ainsi les restes hétéroclites d'un bateau.
Les raisons du naufrage sont hélas inconnues, le bateau semble t'il était à lége (vide) ou sa cargaison a été renflouée.
Cette épave est une nouvelle opportunité pour enrichir notre programme pédagogique que nous avons implanté auprès des écoles de  la région varoise afin de valoriser notre patrimoine.
Vaisselle
La vaisselle se compose de fragments d'assiettes, assiettes à dessert, sous-tasses, soupières, égouttoir...
  • Wood et Baggaley
Sur deux fragments d'assiette, une marque de fabrique apparaît distinctement (photo). On peut lire « JAPANESE » ainsi que les lettres « W&B », accompagnées d'un triangle gravé dans la céramique.
La céramique portant cette marque a existé entre 1870 et 1880. Elle est fabriquée dans les ateliers d'Hill Works à Burslem, dans le Staffordshire (Royaume-uni) par Wood et Baggaley.
  • Davenport

Une marque portant le nom de DAVENPORT a été retrouvée au dos de deux fragments d'assiette blanche. Elle est composée d'un ancre entourée de deux chiffres correspondant à l'année de fabrication. Ici, le 5 et le 6 sont de chaque côté de l'ancre: l'année de fabrication 1856.
Un fragment d'égouttoir de style Victorien, produit par Davenport a également été retrouvé.
John Davenport, né en 1765, a commencé dans un groupe de potiers avec Thomas Wolfe Stoke en 1785. En 1794, il devient propriétaire de sa propre poterie à Longport et commence à produire de la céramique bleue et blanche. La qualité de sa marchandise est telle que le prince de Galles, futur George IV, lui a commandé ses plus beaux services. John Davenport se retire en 1830 et ses fils reprennent l'entreprise familiale qui devient l'entreprise William Danvenport jusqu'en 1887, date à laquelle l'usine ferme.
  • Autres céramiques
Plusieurs morceaux de couvercle de soupière permettent d'en reconstituer la forme.
Plusieurs fragments d'assiettes à soupe à bord ondulé, gravé et imprimé de flammes bleues ont également été retrouvés.
Verre
De nombreux fragments de verre ont été retrouvés. Cependant leur nature varie : leur pâte et leurs couleurs sont hétérogènes, translucide et noir.
.
  • Bouchon de carafe
Le seul objet en verre retrouvé entier est un bouchon de flacon.
  • Bouteilles
  • un fond plat de bouteille translucide en verre soufflé,

  • une bouteille entière à fond conique. Cette bouteille de style anglais a été soufflée, il s'agit probablement d'une bouteille de vin.

  • Ainsi que d'autres fragments de bouteille soufflée.

Nicolas Ponzone & Lénaïc Riaudel
AREVPAM Association de Recherche et d'Etude du PAtrimoine Méditerranéen
www.arevpam.org

Ardoise gravée

Plomb de douane italien

La langue gravée n'a pu être identifiée. (Campagne de sondage archéologique 2012)

Plomb de douane italien

Plomb de douane italien

(Campagne de sondage archéologique 2012)

Brosse à dent

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Plus d'un siècle de différence.

Le matériel archéologique retrouvé

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Un bouchon de carafe.

Le matériel archéologique retrouvé

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Une marque de fabrique Davenport

Le matériel archéologique retrouvé

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Une marque de fabrique Wood et Baggaley

Le matériel archéologique retrouvé

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Un couvercle de soupière

Le matériel archéologique retrouvé

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Un décor de la fabrique de Davenport

Le matériel archéologique retrouvé

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Une des bouteilles de vin

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Matériel archéologique non identifié 

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Matériel archéologique non identifié 

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Matériel archéologique non identifié 


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