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José James "No beginning, no end" à écouter sans modération

Publié le 20 janvier 2013 par Milega

Après The dreamer en 2008 qui m'a permis de le découvrir et Black Magic en 2010, ce mardi 22 janvier sortira le troisième album solo de José James, pour la première fois sous le célèbre label Jazz Blue Note. Il avait aussi enregistré avec Jef Neve uniquement au piano un superbe album de reprises jazz : For all we know. Pour ce nouvel opus No Beginning, no end, José James a fait appel à quelques musiciens excessivement talentueux et qui ne font aucune concession quand il s'agit de musique : Hindi Zahra, Emily King, Robert Glasper et Pino Palladino notamment.

Revue de détails :

1. It's all over your body. Le titre est déjà sur les ondes et dans nos oreilles depuis presque un an, ce qui nous a laissé le temps d'apprécier celui-ci en long, en large et en travers sans jamais se lasser de ce tempo et de cette voix si envoutante. La version studio ne sonne pourtant pas studio mais plutôt comme un live minimaliste et intimiste... tout en étant différente de la version concert où elle explose littéralement en public. On retrouve l'orchestration parfaite : basse, claviers, cuivres (l'habituelle trompette de Takuya Kuroda à la laquelle vient s'ajouter un trombone), batterie et autres percussions comme en live.

2. Sword and gun (feat. Hindi Zahra) Quand tous les autres titres, ou presque, parlent de romance, celui-ci se détache par son message revendicateur et pacifique et par son style. Il y a quelque chose de la marche militante et musicale mais aussi de la rengaine du charmeur de serpent dans ce morceau co-écrit avec la musicienne berbère que nous apprécions particulièrement ici. La ligne des cuivres est absolument entêtante.

3. Trouble n'est plus un petit nouveau, mais avec son "un an" au compteur et son million d'écoutes, il reste d'une efficacité groovesque incontestable dans sa version studio. Comme le premier titre de l'album, Trouble est déjà un hit et un de mes morceaux préférés de l'album, un des plus rythmés et pour moi, un des morceaux les plus réussis dans sa composition globale et dans ses arrangements. Et c'est aussi en concert qu'il prend toute sa saveur.

José James - Trouble live @Late Show with David Letterman 2013

4. Vanguard (écrit par Robert Glasper) Ce dernier joue aussi des claviers sur ce morceau, semble-t-il. Morceau qui apparait comme le plus avant-gardiste de l'album et le seul reste de ce mélange Hip-Hop and Jazz présent dans The Dreamer et surtout dans Black Magic caractérisé par de nombreuses ruptures de rythme et un chant plus saccadé de la part de José.

5. L'anachronisme et l'originalité de l'album sautent aux oreilles lorsqu'on entend le prochain morceau : Come to my door, magnifique chanson aux influences folk/soul écrite par Emily King. Le timbre de José James sur des accords guitare folk est absolument unique. La trompette disparait mais la rythmique imposée par la basse et la batterie complète parfaitement la ligne douce de la guitare, des claviers et des voix de José et des choeurs.

6. On retrouve ce son si particulier dans le duo avec Emily King Heaven on the ground aussi écrit par la chanteuse. Les choeurs, qui pour la première (et peut-être seule) fois de l'album sont aussi féminins, amènent quelques harmonies intéressantes pour ce nouvel hymne à l'amour. Une belle réussite une nouvelle fois.

7. Do you feel a une mélodie et une rythmique de base très classiques pour "un slow", mais là encore, la magie fonctionne et ce dialogue entre le timbre jazzy smooth de José et ses musiciens est une absolue perfection de timing et donne une impression persistante de gospel.

8. Make it right est le titre qui a donné envie à Pino Palladino l'envie de participer à l'album tellement il était satisfait du résultat, c'est vous dire...

9. Le langoureux Bird of space est un de mes titres préférés de l'album. Encore une rythmique classique de ballade, mais un son basse/batterie très jazz sur lequel se posent des accords folk et la voix si moderne de José. Et l'alchimie fonctionne à merveille.

10. No beginning, no end, le titre est tout aussi sensuel que le précédent et on retrouve l'orchestration épurée de l'album : basse, batterie, clavier, sans cuivres, avec des choeurs à la place.

11. Tomorrow, c'est juste la voix de José et le piano, avant que viennent les cordes des violons et violoncelles. Un savoir-faire au niveau des silences et des harmonies entre cordes vocales et cordes de crin... et le morceau vous embarque à son tour.

Une heure de pistes vertes tout en ayant des sensations de toutes les couleurs. Un univers feutré, tantôt groovy, tantôt sensuel, tantôt intimiste... une richesse de genres, une écriture et une composition qui sortent des étiquettes sans se perdre entre les lignes.

Peut-être Sûrement sa voix a-t-elle quelque chose de magnétique, apaisant et curatif, car album après album, je ne peux m'empêcher d'être hypnotisée par sa musique. Donc dés l'apparition de ce "first listen" sur npr, ne trouvant plus le moyen de commencer à m'arrêter, j'écoutais en boucle l'album et je dois facilement avoir atteint et dépassé ma cinquantième écoute maintenant.

C'est pourquoi je vais me jeter sur la galette chez mon plus proche disquaire dés le lendemain de la sortie de cet album.

Source : http://www.npr.org/2013/01/13/169043069/first-listen-jose-james-no-beginning-no-end

Ah oui et il sera à L'Alhambra à Paris le 24 avril 2013. Si vous me cherchez ce jour-ci, c'est là que vous risquez de me trouvez... ;-)


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