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Les philosophes Anglo-Saxons du XVIIIe et XIX siècle 7: Introduction sommaire à l’utilitarisme.

Par Abdesselam Bougedrawi @abdesselam

utilitaireIntroduction sommaire à l’utilitarisme.
La philosophie anglo-saxonne va constituer un élément majeur de la pensée européenne du 19e siècle. Elle le doit essentiellement à l’introduction d’une conception nouvelle de la morale : l’utilitarisme.
Bien que l’utilitarisme ne soit pas né en pays anglo-saxon, c’est bien là qu’il va s’épanouir grâce à des acteurs tels que William Godwin, Jeremy Bentham ou John  Stuart Mill.
La conception utilitaire de la morale s’oppose à la conception chrétienne et spécialement celle dite kantienne. 
La morale chrétienne est basée sur la notion de pêché, de bien et de mal. On peut y rattacher l’égalité des êtres humains. Cette morale interdit définitivement le mensonge, le vol, etc.
Kant va en faire une relecture capitale.
Exemple : selon la morale chrétienne, le mensonge est strictement interdit. Cette interdiction est valable ne toute circonstance.
Selon Kant on ne doit jamais mentir quelles que soient les circonstances. Ainsi Kant nous dit que si un ami se réfugie chez vous pour échapper à des assassins et si on vous demande s’il est chez vous.  Vous ne devez pas mentir. Car selon Kant le mensonge disqualifie la source du droit.
Selon l’utilitarisme le mensonge n’est ni bon ou mauvais dans l’absolu.  Il ‘est en fonction de son utilité.
L’utilitarisme repose sur deux éléments: le relativisme et le conséquentialisme.
Le relativisme : un mensonge n’est ni mauvais ni bon en soi. Cela dépend de quand, pour qui, pourquoi on va mentir. La portée morale d’un acte est donc toute relative. Le contexte du mensonge par exemple compte plus.
Le conséquentialisme : un acte n’est ni bon ou mauvais. Il l’est  selon les conséquences bénéfiques ou pas pour le bien être du plus grand nombre.
Le souci du bien être général est l’élément moteur de l’utilitarisme.
L’exemple donné par William Godwin concernant Fénelon est de son valet est a ce titre très révélateur de la pensée utilitaire et de son opposition à la pensée chrétienne qui dit qu’une vie en vaut une autre. Dans cet exemple  William  Godwin pousse à l’extrême le concept utilitaire: c’est la vie la plus utile qui prime.
Ainsi il faut sauver Fénelon et sacrifier son valet.
Toutefois cela suppose deux conditions :
Fénelon n’est sauvé que parce qu’il est un auteur connu. En d’autres circonstances, Fénelon ne le serait probablement pas. Relativisme.
Si Fénelon n’avait pas écrit un livre utile, il serait probablement sacrifié.  Conséquentialisme : puisque le sauvetage de Fénelon aura pour conséquence de lui  permettre d’écrire un autre livre utile au bien être général  (par exemple).
L’utilitarisme n’a pas percé en France.  Pourtant Helvétius penseur français  a déjà abordé le thème de l’utilité pour le plus grand nombre.
L’absence de pensée utilitaire majeure en France peut s’expliquer de la manière suivante : les penseurs de la Révolution française se sont probablement porté vers la morale Allemande et donc kantienne pour moraliser la vie sociale.
Note :
le mot l’utilitarisme a été utilisé pour la première fois par Jeremy Bentham, auparavant on utilisait le mot Utilitarianism. Plus que la définition c’est le concept qui importe.


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