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Jon Mirande, une prose “volontiers provocatrice”

Par Poesiemuziketc @poesiemuziketc

Source : Le Journal du Pays-Basque 18/01/2013


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Jon Mirande, ou l’un des auteurs souletins du XXe siècle les plus prolifiques… Txomin Peillen et Euskaltzaindia choisissent de lui rendre hommage en éditant le livre bilingue Jon Mirande olerkaria – Jon Mirande un poète parisien, avec la complicité des neveux de l’artiste, de Pablo Jose Aristorena et avec le soutien de l’Office public de la langue basque. Un ouvrage présenté ce samedi à 10 h 30 à la mairie de Mauléon. Une manière de découvrir la poésie de Mirande, assortie d’une biographie par ses neveux et d’une étude critique de sa poésie par l’académicien Txomin Peillen.

Une étude qui met en relief la personnalité de l’auteur. “Mirande est un personnage à la Utrillo, bipolaire, et qui souffre de dépression régulière”, explique Txomin Peillen. On retrouve en effet dans son œuvre de nombreux poèmes sur la mort, à qui il fait sans cesse appel, “bien qu’il ne la craigne pas”. Par ailleurs, Jon Mirande olerkaria permet la publication d’un poème inédit, un sonnet datant de 1947. “Il s’agit de son premier poème, où il défend le suicide. Il a d’ailleurs fait plusieurs tentatives, avant d’y parvenir finalement en 1972 alors qu’il ne parvenait plus à écrire”, étoffe l’académicien, qui créa la revue Igela avec Mirande en 1962.

Fruit de l’intolérance

Au-delà de la thématique de la mort, Mirande est l’auteur de nombreux poèmes érotiques, et d’un roman Haur besoetakoa (1970). Homosexualité, érotisme, pédophilie, prostitués, autant de sujets qui firent scandale en leur temps. Et Jon Mirande s’est plutôt vu publier posthume. “En Pays Basque, il y avait un barrage du côté du clergé. Mais même à Paris, où il résidait, il était censuré. C’était dû à l’aumônier de l’euskal etxe, qui surveillait l’ensemble des publications”, poursuit Txomin Peillen. En revanche, ses écrits étaient défendus en Pays Basque Sud, où Mirande côtoyait Koldo Mitxelena, Gabriel Aresti. En dépit de tout, Jon Mirande poursuivait sa voie et son besoin d’écriture : “Il disait toujours qu’il écrivait pour sa propre délectation, qu’il n’y avait aucun message. Il était si peu orgueilleux de lui-même que jusqu’à sa famille a été surprise de découvrir un grand écrivain.”

Un Souletin de Paris

Un grand écrivain au parcours atypique. Né à Paris en 1925 d’une famille souletine émigrée, il entre au ministère des Finances en tant que traducteur et employé de bureau. Depuis son plus jeune âge, ce passionné se consacre à lire tout ce qui tombe entre ses mains au sujet de la langue basque, pour finalement écrire l’ensemble de son œuvre dans cette langue.


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